Le commerce extérieur de l'Algérie, qui repose fondamentalement sur les revenus des hydrocarbures, a connu une année difficile, à en juger par les chiffres officiels relatifs à la période janvier-octobre 2009. Les exportations algériennes, constituées à hauteur de 97,46 pc d'hydrocarbures, se sont chiffrées à 35,97 milliards de dollars à fin octobre 2009, s'inscrivant en baisse de 47,13 pc par rapport à l'année d'avant à la même date, au moment où les importations ont enregistré une progression de 0,25 pc pour se situer à 32,6 milliards de dollars. Cette situation s'est répercutée négativement sur la balance commerciale du pays, qui a vu son excédent dégringoler de 35,5 milliards de dollars à fin octobre 2008 à seulement 3,3 milliards de dollars à fin octobre 2009. La crise financière, doublée d'une récession économique, qui a fait vaciller les cours du pétrole, pilier de l'économie algérienne, est y pour quelque chose. Les recettes que le pays a tirées du pétrole cette année ont vu leur valeur affectée les termes de change euro/dollar, vu que l'Algérie importe plus de 60 pc de ses besoins en euro. Selon le dernier rapport prospectif annuel de l'AIE, la récession économique planétaire hypothèquerait grandement la demande future sur pétrole au moins jusqu'à 2013-2014. L'Agence, dont les estimations ont été revues à la baisse après le recul de la consommation dû à la récession économique, s'attend à ce que la demande mondiale sur le pétrole n'augmente que 0,6 pc par an entre 2008 et 2014, au lieu 1,6 pc prévu initialement entre 2007 et 2013. Du coup, la question de l'après pétrole et la diversification de l'économie du pays pour y faire face, revient sur la table. Les exportations hors hydrocarbures ont baissé de 40 pc par rapport au niveau enregistré à fin octobre 2008, passant de 1,6 milliard de dollars à 915 millions de dollars, selon les chiffres officiels. Dans cette rubrique, les "demi produits" ont occupé le premier rang avec 588 millions do dollars), somme en baisse de 52,27 pc par rapport à fin octobre 2009. Les "produits bruts" viennent en 2-ème position avec 151 millions de dollars (- 52,03 pc), suivis des biens d'équipement industriels avec 39 millions de dollars (- 44 pc) et des produits alimentaires avec 98 millions de dollars (-8 pc). Parmi les arguments évoqués par nombre d'opérateurs algériens pour expliquer cette situation qui perdure, il y a lieu de citer les blocages bureaucratiques, l'inefficience du Fonds national de soutien pour la promotion des exportations hors hydrocarbures et la timidité des actions de promotion. Les mesures anti-dumping imposées par l'Union européenne sur les fertilisants algériens et l'interdiction décidée par le ministère algérien du Commerce d'exporter les produits à base de blé subventionné et des déchets ferreux et non ferreux, sont également cités, en tant que frein à l'export. Quant aux importations de produits alimentaires, elles se sont chiffrées à 4097,93 millions de dollars au terme des neuf premiers de 2009, selon les données provisoires de l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex). Le blé et méteil occupent le premier poste avec 1.515,67 millions de dollars, suivi du lait en poudre (672,41 millions), du sucre (342,93 millions), du maïs (309,36 millions), des tourteaux et résidus d'huile de soja (245,10 millions), des huiles de soja (240,25 millions), du café (177,72 millions) et de la viande bovine (145,44 millions).