Les cours de l'or noir ont baissé et la presse algérienne craint un recul plus prononcé d'ici la fin de l'année. Le baril de pétrole est à 38 dollars. L'annonce de la baisse de plus de 36 % des recettes algériennes des hydrocarbures au titre du mois de janvier 2009, rubrique qui représente près de 98 % des exportations du pays, a été mal accueillie par la presse locale, qui craint un recul plus prononcé d'ici à la fin de l'année, en raison de la persistance de la crise financière mondiale. Le Centre national algérien de l'informatique et des statistiques (CNIS) vient de publier des statistiques indiquant que les recettes des hydrocarbures se sont chiffrées à seulement 4 milliards de dollars en janvier 2009, contre 6,23 milliards de dollars en janvier 2008. Les exportations dites hors hydrocarbures, constituées à hauteur de 51 % de produits parachimiques, n'ont drainé que 96 millions de dollars, s'inscrivant en baisse de 41% par rapport au premier mois de l'an passé. De même, le CNIS fait état de 384 millions de dollars d'importations, montant en hausse de 57,38 %, ce qui s'est traduit par une régression de 72,03 % de l'excédent commercial du pays.Pour la «Nouvelle République», l'année 2009 commence mal. «El Watan» estime pour sa part que le pays se dirige vers des jours difficiles. Abondant dans le même sens, «Le Quotidien d'Oran», qui trouve que vaille que vaille, l'Algérie continue de se nourrir exclusivement de son pétrole, unique source de rentrées d'argent «pour un pays qui consomme plus qu'il ne produit de biens». «La réalité frappe déjà à la porte de l'Algérie, qui commence à perdre de l'argent du fait de la baisse vertigineuse des cours pétroliers», ajoute «Le Quotidien d'Oran», soulignant que «le drame, c'est que les responsables des finances savent que le pays n'a pas d'autres produits valorisants à exporter». «Si nous consommons plus que nous exportons, nous aurons bientôt deux crises au lieu d'une, sur les bras», conclut la publication. Le quotidien «Le Maghreb» n'est pas en reste. Il constate que les premiers effets de la crise et de la chute des cours du pétrole commencent à se faire sentir, estimant qu'au-delà des chiffres et si la tendance se confirme au cours des mois prochains, les réserves de l'Algérie risquent fortement d'être affectées. «En somme, c'est le temps des vaches maigres pour une économie très peu diversifiée». Le ministre algérien de l'Agriculture, Rachid Benaissa, avance sur les colonnes du quotidien «Horizons» que «l'urgence aujourd'hui est de redonner confiance à ceux qui travaillent la terre».