L'élevage des dromadaires dans la région de Oued-Eddahab-Lagouira offre un énorme potentiel, qu'il importe de valoriser en impliquant étroitement les éleveurs et les intervenants des activités connexes, ont souligné des experts marocains et étrangers, réunis mercredi à Dakhla. Plusieurs pistes de réflexion ont été dégagées par ces experts pour le développement de l'élevage des dromadaires et la valorisation des produits camelins, et ce à l'occasion d'une table-ronde dans le cadre du premier Salon régional agricole de Oued-Eddahab-Lagouira. Ces experts ont évoqué une série de mesures de nature à servir "de feuille de route pour promouvoir la filière et les produits camelins dont l'importance économique, sociale et culturelle s'est affirmée au cours des dernières décennies, notamment dans la région du sud". Au cours de cette rencontre, animée par le directeur de l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, M. Mohamed Sadiki, l'accent a été mis sur la nécessité de mettre en place des structures régionales de recherche sur le dromadaire dans les zones sahariennes en vue d'assurer la diffusion de procédés techniques de nature à contribuer pleinement et efficacement à la croissance durable de la production cameline et d'appuyer les éleveurs. Selon les différents intervenants, le développement de cette filière est tributaire de l'amélioration de la qualité nutritionnelle du cheptel, de la mise en place de systèmes de suivi et de surveillance sanitaire de ces animaux et de programmes de développement des parcours de pâturage, outre des mesures favorisant la commercialisation des différents produits camelins. Pour eux, il est également nécessaire de capitaliser sur l'expérience et le savoir-faire des éleveurs locaux et de valoriser les productions camelines en tant que produit du terroir, dont l'impact socio-économique est indéniable. L'assistance a suivi à cette occasion un exposé du directeur régional de l'agriculture, M. Kamal Hidan, sur la situation de l'élevage des dromadaires dans la région, les programmes mis en place pour promouvoir les filières camelines dans le cadre du plan régional de l'agriculture, outre les contraintes qui se posent dans ce domaine. Le premier salon régional de l'agriculture a été marquée par l'organisation lundi d'un séminaire sur " la valorisation artisanale et industrielle des produits camelins : présentation des expériences réussies en matière de valorisation du lait de chamelle et viande cameline ". Dirigé par M. Oulahboub Aaqa, du ministère de l'agriculture et de la pêche, ce séminaire s'est distingué par les interventions sur "la valorisation des produits camelins (lait, viande et laine) dans le monde: les nouveaux enjeux des zones désertiques", la production du lait de Chamelle fermenté au Kazakhstan", et "les chameaux, animaux du future: importance du développement des élevages et des productions camelines". "La valorisation du lait de chamelle au Maroc : état des lieux et perspective du développement" et "la qualité des viandes camelines", ont été également parmi les communications présentées lors de cette rencontre. Au terme de ce séminaire, il a été procédé à la signature de conventions de partenariat pour la création d'une unité pilote de traitement et de conditionnement du lait de chamelle, la promotion et la création des produits camelins et la mise en place d'une mini-laitière à Dakhla. L'élevage camelin a connu ces dernières années une évolution soutenue dans la région de Oued-Eddahab-Lagouira, à la faveur des actions menées pour assurer l'accroissement de l'effectif du cheptel et l'amélioration de sa productivité. Selon des données fournies par les services concernés, le nombre de camelins s'élève à près de 26.000 têtes dans la région de Oued-Eddahab-Lagouira, laquelle, en raison de son caractère pastoral et l'existence de plusieurs points d'eau, attire des éleveurs de chameaux d'autres régions limitrophes. La production annuelle en lait camelin dans la région de Oued-Eddahab-Lagouira s'élève à quelque 4 millions de litres (contre 600.000 litres de lait bovin), alors que la production de la viande rouge est estimée à 2.500 tonnes et celle de laine de l'ordre de 2,5 tonnes par an. Les principales races camelines élevées dans la région sont le Grezni (60pc), le Marmouri (35pc) et le Khouwari (5pc).