Une conférence sur l'union monétaire arabe, organisée lundi à Beyrouth, a appelé les pays arabes à plus de coordination pour concrétiser ce projet d'union monétaire, notant que le manque de coordination rend "difficile" la mise en place du projet. A la difficulté posée par le manque de coordination entre les pays arabes sur le terrain, s'ajoute le fait qu'un projet de monnaie commune est aujourd'hui sous la loupe au sein du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) dont les pays partagent "une culture et des intérêts économiques communs", comme l'a souligné le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé. Riad Salamé a rappelé que les échanges interarabes ne représentaient à l'heure actuelle que 9 pc du volume commercial global des pays de la région. A cet égard, il a aussi rappelé que ce projet n'était guère nouveau, étant donné que la plupart des pays arabes sous l'Empire ottoman partageaient, au début du siècle dernier, un système douanier commun ainsi qu'une monnaie unique autorisant la libre circulation des biens et des personnes. "Il ne s'agit pas de retourner dans le passé (...) mais de créer des lois pertinentes afin de renforcer la demande interne régionale et d'assurer une croissance" plus dynamique, a-t-il souligné, déplorant que les pays concernés ont été jusque-là incapables de mettre en place un marché arabe commun, une union douanière ou encore une zone commune de libre-échange respectant les critères requis. Le gouverneur de la BDL a mis l'accent sur la nécessité d'instaurer éventuellement une union monétaire dans le monde arabe, à condition que celle-ci ait lieu de manière "graduelle et au moment propice". La concrétisation de ce projet impliquerait néanmoins, pour lui, une entente politique entre tous les acteurs du projet, ainsi que la participation de la Ligue et du Fonds monétaire arabes. "Encore faut-il que les banques centrales des pays concernés reconnaissent mutuellement les devises qu'elles émettent, et qu'elles acceptent que ces dernières fassent partie de leurs réserves", a-t-il souligné. Le gouverneur de la BDL a en outre souligné qu'il allait de l'intérêt du monde arabe de s'intégrer de manière unie au niveau régional, en particulier "à des projets méditerranéens". Quant au Liban, il est clair qu'" il profitera de toute opportunité d'ouverture dans la région, en termes de ressources humaines", a-t-il enfin déclaré. D'autres intervenants ont jugé qu'une monnaie commune "présenterait des avantages", car sa mise en place faciliterait dans une large mesure les transactions financières pour le Liban et encouragerait en outre les échanges multilatéraux et les investissements, et donc la croissance du pays.