Le festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan, qui en est à sa 16è édition, suscite l'intérêt d'un public toujours fidèle au rendez-vous, en particulier quand il s'agit d'un film marocain ou égyptien. - Envoyé spécial : Ali Hassan Eddehbi - "Les salles sont assez remplies. L'affluence n'est pas record mais il faut également prendre en compte le fait qu'il y'a plus qu'une vingtaine de films par jour et que les projections sont quasi-simultanées", explique Hicham, après deux longues journées passées dans son poste de vigile. Dans la Colombe blanche, tous les chemins mènent au cinéma ! Situées dans des emplacements stratégiques, en plein centre ville, les salles de l'Espanol et de l'Avineda, principaux lieux de projection, ne laissent aucun prétexte pour manquer le spectacle. Les tarifs du spectacle, eux, restent à la portée des petites bourses, allant entre 10 et 15 dirhams. L'affluence est quelque chose de très important pour un festival. C'est aussi ce qui fait le charme du cinéma qui est avant tout "un art populaire", en ce sens qu'il devrait se partager avec un public de tout bord, explique le réalisateur Ahmed Boulane. De par leur programmation riche et exceptionnelle, les deux salles qui remontent à l'époque de la présence espagnole dans le nord du Maroc, séduisent les nombreux visiteurs étrangers à la ville, venus prendre part à cette messe du cinéma. "Que vous soyez cinéphile ou pas, ces salles par leur emplacement et leur architecture vous attirent, et il vous sera difficile de ne pas céder à la tentation", croit savoir un vieux cinéphile tétouanais croisé sur place. " L'année dernière nous avions eu 20.000 entrées, et cette fois l'on espère avoir un peu plus", explique le directeur du festival, Ahmed Hosni, interrogé sur l'affluence du public. Cette année, on serait même tentés de dire que les amoureux du cinéma ont l'embarras du choix. Rien qu'entre l'Espanol et l'Avenida. Heureusement, les films ne sont pas projetés qu'une seule fois, ce qui fait que l'on a toujours une deuxième chance de regarder son film préféré. D'ailleurs, il arrive assez souvent qu'avant le départ des navettes quotidiennes réservées aux journalistes, logés entre Tétouan, M'diq et Fnideq, ont l'air indécis devant les choix proposés par les dépliants contenant le " menu du jour ". Cette petite brochure, que certains en fait leur GPS, est indispensable pour se situer dans les différentes activités programmées, d'autant plus que les projections ont également lieu dans l'enceinte de l'Institut français de la ville et la Maison de culture. Cette dernière a la particularité d'être liée par un couloir à l'Institut national des Beaux arts de la ville, QG des organisateurs. Grâce à son architecture originale, et sa décoration à la fois authentique et nostalgique, déambuler dans les couloirs de cet institut donne une sensation d'exotisme et de gaité. Toiles géantes et sculptures en tout genre ornent les coins et les recoins du bâtiment de l'école et donnent aussi à voir tout un aperçu de la beauté des Arts plastiques au Maroc. "Devant des oeuvres grandeur nature, vous avez l'impression d'être tout petit. Vous respectez l'art et percevez sa grandeur", confie un visiteur averti. Et c'est dans cette optique que le festival de Tétouan profite de l'occasion pour donner à voir les oeuvres de quatre plasticiens en herbe. "Mahmoud Abdelaziz sera là jeudi pour le vernissage ", assure-t-on chez les organisateurs.