Le "coup de coeur" est un critère essentiel pour départager les oeuvres cinématographiques, estime Younès Migri, membre du jury de la 16è édition du festival international du cinéma méditerranéen. Par Ali Hassan Eddehbi : envoyé spécial "Je pense que les gens jugent d'abord par le coup de coeur. C'est comme pour une chanson, on l'aime d'abord avant d'aller voir les arrangements musicaux", explique l'artiste. "Il faut d'abord aimer ce qu'on fait, et le faire avec beaucoup de coeur", insiste Younès qui en est à sa première expérience en tant que membre de jury d'une manifestation cinématographique. "C'est ma première expérience dans ce sens, car je n'ai jamais été membre d'un jury dans un festival national ou étranger, bien que j'aie déjà été sollicité lors de plusieurs manifestation musicales, dont le concours génération Mawazine". Tout ravi qu'il est de cette première expérience, Younès Migri est néanmoins conscient de l'ampleur de la tâche qui lui est confiée : "A mon avis, je ne pense pas qu'on a le droit de juger les oeuvres, car toute oeuvre accomplie est déjà une réussite en soi ", tempère-t-il. "Il y'a une caméra qui s'exprime, des acteurs qui jouent, de la lumière et de la musique, et c'est, enfin de compte, l'ensemble des ces éléments qui vont être non pas jugés mais plutôt pesés", relève-t-il. "Néanmoins il ne faut également pas oublier qu'un film très commercialisé, n'est pas forcément bon et vice-versa", a-t-il nuancé. "Il y'a des chefs d'oeuvre et d'excellents films d'auteurs qui n'ont pas été regardés par un grand public, simplement parce qu'il y'a un genre de films très consommés, tels les films d'action et les bluckbusters bien que les films d'auteurs soient toujours appréciés par une certaine catégorie". Evoquant l'intérêt d'avoir pareils rendez-vous cinématographiques dans notre pays, Younès Migri fait remarquer que ce festival, qui vient de fêter ses noces d'argent, est d'une grande importance pour le 7ème art national, en ce sens que " notre cinéma et nos cinéastes peuvent se développer au contact de comédiens, producteurs, et réalisateurs venus d'ailleurs et avec qui ils pourraient avoir des projets communs". "Quand le public voit une star du calibre de Claudia Cardinale, spécialement venue au Maroc pour l'occasion, il se dit que l'art c'est quelque chose d'important. Il apprend à l'aimer et à le respecter", a-t-il dit, ajoutant que ce festival est aussi "l'occasion de fidéliser le public marocain qui commence à affectionner son propre cinéma". Le Maroc, a-t-il souligné, peut compter aujourd'hui sur de jeunes réalisateurs qui réfléchissent avant de choisir leur sujet et emploient une technique et une technologie qui les rendent en mesure de concourir et de représenter le pays à l'étranger et de poursuivre l'embellie actuelle du cinéma marocain. Chanteur, compositeur, acteur et surtout vedette incontestée, Younès Migri s'est essayé avec brio à toutes ces expressions artistiques. Or, il ne tient pas vraiment à passer un jour derrière la caméra. "Moi, réalisateur ?...Déjà pour devenir acteur je suis passé par beaucoup de choses, et il me faudra donc une seconde vie pour faire ça ", a-t-il justifié, soulignant que la mise en scène est un métier qui a ses professionnels.