Les Etats Uns ont salué la fatwa du théologien pakistanais Mohamed Tahir El-Qadri battant en brèche les thèses d'Al-Qaeda et plaçant cette nébuleuse terroriste, dirigée par Ben Laden, "dans les camps des ennemis de l'Islam". "Nous saluons le débat tenu actuellement au sein de la majorité des communautés musulmanes de par le monde sur leur religion et la définition du vocable +jihad+", a affirmé le porte-parole du Département d'Etat, Philip J. Crowley, en réaction à cette fatwa rendue publique mardi à Londres. Il s'agit, a noté le responsable américain, "d'un petit groupe d'individus qui a essayé de travestir les enseignements de l'Islam" pour servir leurs propres desseins macabres. Dans une fatwa de 600 pages, El-Qadri avait relevé que les actes de terrorisme "ne peuvent être commis au nom de l'Islam", avançant des arguments qui réfutent "l'idéologie violente" d'Al-Qaïda. "L'Islam interdit les attentats suicides et le massacre de personnes innocentes", a-t-il soutenu lors d'une rencontre dans la capitale britannique, qui a vu la participation de parlementaires, de responsables sécuritaires et d'acteurs de la société civile. Les auteurs de ces actes "ne deviendront jamais des martyrs ou des héros de la Oumma musulmane", avait encore dit El-Qadri, pour qui le terrorisme "ne peut pas être considéré comme un jihad". Mohamed Tahir El-Qadri dirige le mouvement "Minhaj Al-Quran", une organisation soufie qui lutte contre l'extrémisme religieux.