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Le "combat idéologique" a fait son temps


Search for Common Ground Le : 2008-02-25
Washington - Cette campagne des primaires présidentielles brille vraiment par l'absence de tout débat sérieux sur la façon dont les Etats-Unis pourraient se doter d'une stratégie qui les protégerait d'actes de terrorisme dans le futur . Jusqu'à présent, les responsables politiques dans leur ensemble semblent croire que la victoire dans "le combat idéologique" contre les extrémistes musulmans doit être la composante majeure de toute stratégie. Pourtant, ce concept aussi galvaudé qu'éculé, faussé au départ, nous induit forcément en erreur lorsque nous tentons de comprendre des extrémistes comme Ben Laden.
L'hypothèse est la suivante: les groupes comme Al-Qaeda ont de l'islam une interprétation cohérente et convaincante que les Etats-Unis doivent réfuter pour empêcher que d'autres musulmans ne l'adoptent. Ce raisonnement est pernicieux et doit être remplacé par une approche plus nuancée fondée sur la véritable nature de la menace terroriste.
La théorie du "combat idéologique" est pernicieuse pour deux raisons importantes: tout d'abord, elle favorise la notion d'un combat manichéen, qui ferait rage entre deux vues du monde opposées et également puissantes, donnant ainsi sa légitimité à l'interprétation qu'en font les extrémistes; ensuite, elle fait la part trop belle à la possibilité que les thèses de Ben Laden puissent effectivement constituer une alternative théologique pour les 1,3 milliard de musulmans de la planète. Ces opinions religieuses zélées sont non seulement étrangères à la plupart des musulmans du monde contemporain, mais se situent carrément à la marge de l'histoire de la réflexion intellectuelle islamique.
Pour se doter d'une stratégie efficace, les Etats-Unis doivent prendre trois mesures importantes. La première consiste à découpler islam et terrorisme. Le rapport de la commission d'enquête sur les événements de septembre 2001 affirme que "l'ennemi n'est pas que le 'terrorisme'… c'est la menace que pose le terrorisme islamiste". Il est vrai que les Etats-Unis courent un réel danger du fait de ceux qui se présentent comme des musulmans et expriment leurs griefs en termes religieux. Ces gens ne sont pas pour autant les coupables de "terrorisme islamiste". Cette expression donne l'impression que l'islam approuve le terrorisme et que les musulmans ont une nette propension à commettre des actes terroristes. Un "terrorisme au nom de l'islam" serait plus exact.
La deuxième mesure consisterait à admettre que la plupart des griefs présentés par des extrémistes comme Ben Laden sont de nature séculière et politique. Ils se révoltent contre ce qu'ils perçoivent comme l'exploitation des musulmans par les Etats-Unis. Ils recueillent la sympathie des musulmans pour qui les Etats-Unis – et l'Occident en général – perpétuent un ordre politico-économique mondial injuste. Comme de nombreux commentateurs l'ont relevé, les attentats de septembre 2001 visaient des complexes militaro-financiers américains et non des symboles religieux occidentaux. Bien sûr, les Etats-Unis ne doivent pas reconnaître la légitimité des griefs d'Al-Qaeda sans analyse, Mais nous ne pouvons non plus écarter efficacement leurs actes terroristes sans avoir mieux compris les mécanismes fondamentalement profanes qui les animent.
La troisième mesure consisterait à assurer que les Etats-Unis travaillent activement à la promotion de la dignité humaine. Les politiques américains devraient faire un effort concerté pour comprendre les circonstances qui, dans les pays du monde musulman, provoquent un sentiment d'exclusion et d'humiliation parmi leurs populations. En effet, ces facteurs contribuent à susciter la sympathie pour les objectifs politiques d'Al-Qaeda. Selon les têtes pensantes de Washington, il faut convaincre les musulmans qu'il existe pour eux une autre solution à leur avenir économique et politique, alors même que la vaste majorité des musulmans est déjà convaincue que la prospérité économique et la liberté politique sont une bonne chose.
Les musulmans partagent le même espoir que l'humanité partout dans le monde – un avenir sûr pour leurs enfants et une vie définie par la dignité et la liberté. Aussi les décisionnaires doivent-ils aborder les musulmans comme des partenaires sur la voie d'une amélioration des modes de vie dans les sociétés musulmanes. Si les Etats-Unis continuent de jouer un rôle social, politique et économique dans le sous-développement d'une bonne partie du monde musulman, Al-Qaeda continuera de gagner des partisans aveugles à tout sauf à ce qu'ils perçoivent comme les effets destructeurs de l'hégémonie américaine.
Au bout du compte, en nous braquant sur une victoire dans le "combat idéologique", nous perdons de vue ce que nous devons faire pour prévenir de futures attaques terroristes. Les Etats-Unis doivent reconnaître la véritable nature de la menace terroriste, identifier ses causes profondes et construire un partenariat avec les musulmans pour les éliminer.
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