"Divergences" est le thème d'une exposition collective, montée actuellement à la galerie de la Villa des arts de Rabat, qui réunit les quatre artistes aux univers hétérogènes et de générations différentes : Claudine Lavit Lahlou, Sanaa Bezzaz, Boushra Benyezza et Douja Ghannam. Cette exposition (ouverte au public jusqu'au au 27 mars) compte une trentaine de travaux, essentiellement des peintures, des textes et des installations. Les travaux exposés traduisent dans leur diversité le recours au vécu, au rêve et à la matière comme premiers supports, d'abord symboliques et ensuite tangibles, qui accueillent l'énoncé plastique. Les quatre postures artistiques qui composent cette exposition sont inextricablement liées aux fragments d'existences qui les ont exécutées. L'expression créatrice de chacune de ces artistes offre à voir un traitement particulier du rapport au réel, à la matière, à la lumière, à la couleur et aux références culturelles. Proposant des compositions foisonnantes avec une " féria de formes " polychromes, Sanaa Bezzaz affirme qu'elle "travaille sur l'optimisme en essayant de mentir, surtout quand elle est triste et déprimée afin de fuir la réalité". Claudine Lavit Lahlou, dont les tableaux révèlent une "forte résonnance expressionniste", dit qu'elle "travaille depuis plus de trois ans sur le problème du réchauffement de la planète et je le présente sous ses différents aspects". Pour sa part, Boushra Benyezza, qui travaille ses toiles à même le sol, met un soin religieux à préparer les sables qu'elle lave soigneusement pour en préserver le grain. En confondant les grains, elle brouille les identités, écourte les distances et applique la couleur comme un baume chromatique. Quant à Douja Ghannam, qui considère la peinture comme un passe temps, elle exprime ce qu'elle a entendu et vécu durant son enfance, et elle appelle sa peinture "des scènes marocaines".