"I am a love", projeté jeudi en compétition officielle du 9è Festival international du Film de Marrakech, illustre avec éloquence l'éternel dilemme entre amour et argent en donnant raison à l'envie qui finira par l'emporter sur les autres considérations. -Envoyé spécial : Ali Hassan Eddehbi-. L'Histoire se passe entre les murs du château des Reccchi, richissime famille milanaise. Derrière les mondanités d'une vie facile, Emma, femme d'un âge mûr et mère de famille, est en proie à une horrible monotonie et étouffée par son mariage et son sens du devoir vis-à-vis des siens. Elle aurait bien pu mener une vie pareille si ce n'était la rencontre avec Antonio, un jeune d'origine modeste et ami intime de son fils. Les deux tombent rapidement amoureux et cèdent à la "tentation du mal". Les rendez-vous s'enchaînent et Emma commence à découvrir la vie qu'elle a toujours rêvée de mener. Un monde sans fard et sans strass où il lui suffirait de se nourrir d'amour. C'est ainsi que les passions, longtemps réprimées, se déchaînent d'un coup et finissent par provoquer une tragédie. Son fils Edouardo apprend sa relation avec Antonio. Il provoque une scène puis meurt accidentellement. Face au drame, Emma décide de tout avouer à sa famille et assumer le choix de quitter le château familial pour le gîte d'Antonio. Des changements radicaux qui laissent la famille d'Emma dans l'expectative ne sachant sur quel pied danser. En même temps qu'ils condamnent ce délaissement de famille, derrière une véritable tragédie, les proches d'Emma lui montraient quand même une certaine indulgence mélangée de pitié. Tout à fait imprévisible, les péripéties de ce film rappelleraient un grand classique, mais l'oeuvre reste signée de la griffe du réalisateur italien Luca Guadagnino, qui suscite de nombreuses interrogations autour de l'envie, la tentation, l'argent et la frustration. Une manière de voir qui lui a valu les applaudissements des spectateurs, sortis contents d'avoir suivi cette projection. Né à Palerme en 1971, Luca Guadagnino a passé son enfance en Ethiopie. Son premier long métrage "The Protagonists", fut présenté au 56è festival du Film de Venise en 1999. Il réalise aussi Mundo Civilizado (2003) qui fut présenté au Festival international du Film de Locarno et "Melissa P" en 2005, avant de livrer I am Love, en 2009.