Plusieurs acteurs associatifs et de juristes de divers horizons, réunis vendredi dans le cadre d'un colloque à Rabat, ont plaidé pour une mise en Œuvre, selon un agenda précis, des dispositions de la nouvelle Constitution, particulièrement celles relatives aux droits de l'homme. Lors de cette rencontre, consacrée au mouvement juridique après la Constitution du 1er juillet, les intervenants ont estimé que la mise en Œuvre de la Loi fondamentale requiert, entre autres, l'adoption de nouveaux textes législatifs qui, portés sur la protection des droits humains, doivent lier la responsabilité à la reddition des comptes. Cette mise en Œuvre, ont-ils poursuivi, doit veiller à la création des conditions propices à l'émergence d'institutions démocratiquement élues, l'indépendance de la justice, la poursuite de l'application des résolutions de l'Instance équité et réconciliation (IER), ainsi qu'au renforcement et à l'harmonisation de l'action commune des organisations juridiques. Ils ont plaidé pour de nouvelles initiatives allant dans le sens du renforcement de la protection juridique et institutionnelles des droits humains et des libertés publiques, relevant l'importance accordée par la Constitution actuelle aux droits civiques, politiques, économiques et socioculturels. Ils ont aussi noté, dans la Constitution, la primauté des conventions internationales sur les législations nationales, les droits et les obligations de la citoyenneté et des libertés fondamentales, le principe de l'égalité des sexes, la création d'une autorité de la parité, la lutte contre la discrimination à l'égard des femmes, outre la constitutionnalisation de la langue amazighe. Les intervenants ont, néanmoins, émis une série de remarques portant notamment sur les conditions limitant la primauté des conventions internationales et le caractère graduel de la constitutionnalisation de la langue amazighe. Ils ont estimé que cette rencontre constitue une plate-forme permettant d'approfondir le débat sur les droits humains, surtout que le collectif national des associations concernées par cette question s'emploie à la mise à jour de la charte nationale sur les droits humains. Ce colloque a été animé par Mohamed Zhari, président de la Ligue marocaine des droits de l'homme, initiatrice de cette rencontre, Khadija Ryadi, présidente de l'Association marocaine des droits humains, Driss Boulaid, de l'Organisation marocaine des droits humains, Mustapha Manouzi, président du Forum marocain pour la vérité et l'équité, Mustapha Ramid, président du Forum de la dignité pour les droits de l'homme, Mohamed Nouhi, président de l'Instance marocaine des droits de l'Homme, et Abdelaziz Nouidi, président de l'Association Adala.