L'association marocaine de lutte contre la corruption, Transparency Maroc, a ouvert, jeudi à Fès, un nouveau centre d'assistance juridique anti-corruption aux témoins et victimes d'actes de corruption au Maroc (CAJAC), le deuxième après celui de Rabat. Créé grâce au soutien financier de l'Ambassade des Pays-Bas au Maroc, ce centre est doté d'une équipe opérationnelle de juristes bénévoles locaux et bénéficie de l'intervention d'experts marocains dans la lutte anti-corruption. Le nouveau centre fonctionne en collaboration et sous la supervision du CAJAC principal, qui continue de traiter à partir de ses locaux de Rabat les doléances des citoyens, en toute confidentialité. L'objectif premier derrière la mise en place de ce nouveau CAJAC reste d'apporter un "soutien de proximité aux personnes victimes ou témoins de la corruption et de renforcer les capacités de résistance des citoyens face à ce fléau ". Pour M. Rachid Filali Meknassi, Secrétaire général de Transparency Maroc, ce centre, qui constitue une première expérience de décentralisation du CAJAC dans le Royaume, servira de projet-pilote pour d'éventuels centres d'assistance juridique anti-corruption dans d'autres régions. M. Meknassi a indiqué, dans ce sens, qu'une autre structure similaire devra voir le jour dans la région de l'oriental dans les mois à venir, toujours grâce au soutien de l'ambassade des Pays-Bas. De son coté, l'ambassadeur des Pays-Bas au Maroc, M. Jos Van Aggelen, a souligné que ce projet permettrait à la population de Fès et sa région de " s'engager d'une manière structurée dans la lutte contre la corruption en leur assurant l'appui d'une équipe de professionnels qui leur procurera aide et assistance juridiques, gratuitement et en toute confidentialité ". Cet appui à la lutte contre la corruption au Maroc n'est pas le premier du genre, estime M. Van Aggelen, qui rappelle que l'ambassade des Pays-Bas s'est engagé, depuis 2007, à accompagner Tranparency Maroc dans sa mission de lutte contre la corruption, via la création de l'observatoire de la corruption et du développement de la transparence au Maroc, le plaidoyer pour la mise en place d'une loi pour l'accès à l'information et la mobilisation citoyenne pour des réformes porteuses sur la voie de la gouvernance publique. Le diplomate a aussi indiqué que son ambassade gère une série de programme et de budgets pour " appuyer la promotion des droits de l'Homme et le processus de démocratisation, surtout en cette phase de transition démocratique accélérée que vie le Maroc". Le soutien à ce processus se fait, selon lui, par le biais de projets ayant un impact important sur la conjoncture politique au Maroc par l'intermédiaire d'ONGs, qui collaborent intensivement avec des entités du gouvernement marocain. Pour sa part, le wali de la région Fès-Boulemane, gouverneur de la préfecture de Fès, M. Mohamed Rherrabi, a relevé que la création de ce centre, qui s'inscrit dans le cadre d'une conjoncture particulière de mise en oeuvre de la nouvelle constitution, vient accompagner le processus de régionalisation avancée. Il devra constituer, dans ce sens, un interlocuteur fiable pour les différents acteurs locaux Œuvrant dans les domaines de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, a-t-il souligné. Le CAJAC de Fès met à la disposition des témoins ou victimes de la cité Idrisside et sa région un numéro de téléphone vert (080.100.23. 23), un fax (05.35. 944.594) et un courrier électronique (cajacfesàtransparencymaroc.ma).