008, Barack Obama, qui avait suscité chez une majorité d'Américains de grands espoirs pour un lendemain meilleur, se voit aujourd'hui rattrapé par la réalité d'un taux de chômage endémique à plus de 9 pc, d'une économie en souffrance et par un déficit budgétaire abyssal qui menace la capacité de projection du leadership US dans le monde. .-Par Fouad ARIF-. Convaincus que l'économie sera Le facteur qui déterminera l'issue des élections de 2012, les candidats républicains aux primaires, qui ont l'intention de surfer sur la vague de la crise économique, croient que la citadelle Obama est plus que jamais prenable. Ce dernier sera en effet plombé par tous les désavantages du Président sortant qui doit défendre son bilan, qui plus est dans une conjoncture économique très pénalisante pour le pouvoir d'achat et le bien-être des Américains. L'élimination du fondateur d'Al-Qaeda, Oussama Ben Laden, et la chute du régime Kadhafi n'ont eu aucune incidence notoire sur la cote de popularité du locataire de la Maison Blanche. Et pour cause, depuis janvier 2009, le taux de chômage est passé de 7,6 pc à 9,1 pc, le nombre de chômeurs a grimpé de 11,6 millions à 14 millions et la dette nationale de 10,6 trillions de dollars à 14,6 trillions. Dans le sillage de ces chiffres, les sondages les plus récents révèlent que la côte de popularité d'Obama, qui était de 65 pc lors de ses 100 premiers jours à la Maison Blanche, a chuté à 40 pc. Pis encore, les trois-quarts des Américains désapprouvent sa gestion économique. +Une reprise tangible de l'économie, nécessaire à la réélection d'Obama+. Dans une rencontre, organisée le mois dernier à l'Université de l'Etat du Maryland, le Président Obama a reconnu que son "plus grand regret" est d'avoir suscité un optimisme excessif lors de la dernière campagne présidentielle, soulignant qu'il aurait dû être "plus franc" en ce qui concerne la profondeur de la crise économique des Etats Unis. La réélection d'Obama pour un deuxième mandat dépendra en grande partie d'une embellie du marché boursier, et d'une reprise du marché du travail et du secteur de l'immobilier, estiment plusieurs observateurs à Washington.
En dépit de ces difficultés, Obama a pu lever pas moins de 86 millions de dollars auprès de ses soutiens dans le but renflouer les caisses de sa propre campagne pour les élections de 2012, certains analystes projetant même qu'il pourra dépasser le milliard de dollars avant le 6 novembre 2012, date du scrutin présidentiel. Ces mêmes analystes s'interrogent, toutefois, s'il pourra susciter l'enthousiasme qui avait porté sa campagne présidentielle en 2008. En attendant, la Maison Blanche pointe du doigt le manque de volonté, sinon le blocage systématique des républicains au congrès, dont le vote demeure incontournable pour que l'agenda législatif d'Obama puisse voir le jour et partant sortir l'économie US de l'ornière. La polarisation du champ politique et le débat au vitriol qui ont marqué, cet été, l'examen du plafond de la dette ont failli conduire le gouvernement fédéral au défaut de paiement, tant et si bien que l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a abaissé la note attribuée à la dette publique des Etats-Unis de "AAA" à "AA+", une première dans les annales de la première puissance mondiale. +La solvabilité, essentielle au leadership US dans le monde+. Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, met en garde, dans ce contexte, qu'un déficit fédéral chronique "constitue une menace corrosive pour la santé de l'économie américaine". D'autres observateurs ont fait part de leurs préoccupations que ces déficits nuisent à la position de leader des Etats-Unis dans le concert des Nations en réduisant sa marge de manŒuvre, renforce à contrario la Chine et d'autres puissances mondiales émergentes et mettraient en danger les dépenses en matière de défense à long terme. Ils mettent, à ce propos, solvabilité et leadership US dans le monde sur un même pied d'égalité. D'aucuns estiment, néanmoins, qu'il ne faut pas sous-estimer la capacité d'Obama à se réinventer et gagner un deuxième mandat présidentiel. Ronald Reagan, rappellent-ils, avait une cote de popularité qui ne dépassait guère les 43 pc et Bill Clinton 46 pc avant la fin de leur premier mandat. Les deux ont tout de même réussi à s'assurer des victoires retentissantes, à la faveur d'une reprise de l'économie américaine respectivement en 1983 et 1995. Les partisans d'Obama savent que la conjoncture actuelle est particulièrement difficile, mais assurent que l'espoir reste de mise. Toutefois, les candidats les plus en vue aux primaires du Parti Républicain, Rick Perry, gouverneur du Texas et l'ancien gouverneur du Massachussetts, Mitt Romney, sentent une brèche dans l'armure du président sortant et comptent bien s'y engouffrer pour lui succéder au bureau ovale.