La Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les Etats Africain Riverains de l'Océan Atlantique (COMHAFAT) organise, du 8 au 10 juin à Libreville, au Gabon, un séminaire régional sur les stratégies de développement de l'aquaculture commerciale en Afrique (Zone COMHAFAT). Le Secrétariat Exécutif de l'organisation régionale, qui organise le séminaire en collaboration avec le gouvernement gabonais et avec l'appui financier de son partenaire nippon " La Fondation Japonaise pour la Coopération Internationale en matière de Pêche (OFCF-Japan) multiplie ainsi les actions en faveur du renforcement des capacités de ses Etats membres, au nombre de 22, en matière de gestion des pêches et de l'aquaculture. Consciente du rôle fondamental que jouent les ressources halieutiques dans la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté, près de 11 millions d'Africains dépendent de la pêche pour assurer leur subsistance alors que les ressources halieutiques représentent près de 50% des protéines animales de nombreux pays, l'organisation répond à l'appel de la FAO et aux provisions de son mandat en redoublant d'efforts en faveur de ses états membres amenés à s'investir davantage dans cette activité désormais incontournable comme alternative à des ressources halieutiques menacées. En effet, la production aquacole se développe de plus en plus dans le monde et se positionne au fil des années comme une alternative viable à l'épuisement des ressources de la pêche de capture. Selon les données de la FAO (SOFIA, 2010), l'aquaculture contribue à hauteur de 38% à la production mondiale et avait représenté en 2008 déjà, près de 53 millions de tonnes contre 46 millions en 2006. Mais, malgré l'existence d'un potentiel avéré, l'aquaculture est encore peu développée en Afrique qui ne représente que 1,8% de la production aquacole mondiale. Les statistiques de la FAO pour l'année 2008 faisaient état d'une contribution de 0,5% pour l'Afrique subsaharienne et de 1,3 pc pour l'Afrique du Nord. Soucieuse de faire bénéficier ses membres des derniers développements techniques en matière de pisciculture commerciale en vue d'une amélioration nette de la production aussi bien dans les eaux marines que continentales dans une coopération sud-sud renforcée, la COMHAFAT s'est intéressée aux succès enregistrés dans le domaine par des états comme le Ghana, le Kenya, le Maroc, le Nigeria et l'Ouganda et compte puiser dans ces expériences réussies au profit de la région Atlantique s'étendant du Maroc à la Namibie. A ce titre, et conformément à son mandat qui accorde un intérêt particulier au développement de l'aquaculture et la mise à profit des progrès techniques réalisés dans le secteur pour les adapter aux situations spécifiques de la Région, la COMHAFAT organise le 8 juin à Libreville un séminaire régional d'échange d'expériences en Afrique avec pour objectif la définition et le renforcement des stratégies de développement de l'aquaculture pour chaque pays ainsi que l'amélioration des actions en cours à travers la mobilisation du secteur privé. Pour M. Hachim El Ayoubi, le Secrétaire Exécutif de l'organisation régionale basée à Rabat, le séminaire de Libreville sera également l'occasion de définir un cadre de concertation entre les administrations chargées de la promotion du secteur aquacole mais aussi avec les opérateurs privés de la filière sur le continent. Le partage des stratégies, de bonnes pratiques et des initiatives de nature à accroître les rendements et les revenus ainsi que des résultats de la recherche, des expériences concluantes et d'innovations technologiques et la définition des rôles et des responsabilités des secteurs public et privé seront également au coeur des débats. Les participants au séminaire doivent aussi aborder les moyens de faire circuler les informations entre aquaculteurs et partenaires au développement, de faire connaître les potentialités de l'Afrique pour une aquaculture durable et d'assurer une utilisation optimum des ressources et des compétences disponibles par une coopération régionale et interrégionale plus étroite.