La quatrième conférence des Etats parties à la convention des Nations Unies contre la corruption, prévue en octobre prochain à Marrakech, illustre l'engagement positif du Maroc dans la lutte contre ce fléau, a souligné un responsable onusien en visite dans le Royaume dans le cadre des préparatifs de cette importante manifestation internationale. L'attribution de l'organisation de cet événement au Maroc, décidée à l'unanimité en novembre 2009 à Doha, témoigne de la reconnaissance des efforts du Maroc en matière de prévention et de lutte contre la corruption, a indiqué à la MAP le responsable du département en charge de la lutte contre la corruption et le crime économique au sein de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Dimitri Vlassis, à l'issue de sa rencontre, mercredi, avec le ministre chargé de la modernisation des secteurs publics M. Mohamed Saad Alami. Conformément à l'article 63 de la Convention, la Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption a été créée pour améliorer leur capacité et leur coopération en vue d'atteindre les objectifs prévus par la Convention et activer sa mise en oeuvre. La 1ère session a été organisée en Jordanie en 2006, la seconde en Indonésie en 2008 et la 3ème à Doha en 2009. "La conférence de Marrakech, intervient un an après une décision politique très importante (à Doha) portant sur l'établissement d'un mécanisme pour l'évaluation de la mise en Âœuvre de la convention", a précisé M. Vlassis, indiquant que c'est pour la première fois que des rapports d'évaluation seront présentés sur l'expérience de certains pays, dont le Maroc. Cette 4ème session, dont le thème central est "la prévention et la lutte contre la corruption et l'achèvement des objectifs du millénaire pour le développement", se penchera aussi sur les questions de la prévention et de recouvrement des avoirs, a encore affirmé le responsable onusien, soulignant que la convention contre la corruption est "la première du genre à disposer d'un chapitre comprenant des mesures pour aider les pays qui ont été victimes de détournements de fonds à l'étranger". M. Vlassis a, d'autre part, indiqué, qu'en marge de la conférence de Marrakech auront lieu des événements spéciaux impliquant le secteur public pour discuter de la transparence et de la bonne gouvernance ainsi que des débats sur la lutte contre la corruption avec la participation de la société civile. Une réflexion est aussi en cours pour la tenue d'autres événements spéciaux sur l'engagement du secteur privé, la participation des femmes, de la jeunesse et des universités, en vue d'envisager l'intégration aux cursus universitaires des modules sur la lutte contre la corruption, a-t-il poursuivi. Concernant les préparatifs de cet événement, M. Vlassis s'est dit "très impressionné par le professionnalisme de l'équipe marocaine en charge de ce dossier, d'autant qu'il ne s'agit pas seulement de questions logistiques mais de l'élaboration de l'ordre du jour de la conférence". La conférence de Marrakech sera précédée par la rencontre annuelle de l'Association internationale des agences de lutte contre la corruption. Outre la 4ème conférence de l'ONUDC, le Maroc abritera deux autres importantes rencontres internationales, la première sur "l'éthique dans la fonction publique" (mai) et la deuxième sur "l'intégrité et l'Etat de droit" (juin). La Convention des Nations unies contre la corruption, qui fut adoptée à Merida (Mexique) en décembre 2003, est entrée en vigueur deux ans plus tard. Elle constitue le premier instrument international de lutte anti-corruption à caractère obligatoire. Elle consacre un chapitre à la prévention qui inclut des mesures étendues aux secteurs public et privé et exige que les Etats parties criminalisent un large éventail d'actes de corruption, si ceux-ci ne le sont pas déjà dans la législation nationale. Par cette convention, les Etats se sont aussi mis d'accord sur le recouvrement des actifs, explicitement présenté comme un "principe fondamental de la Convention" et acceptent de coopérer les uns avec les autres dans tous les aspects de la lutte contre la corruption, la prévention, l'investigation, le recouvrement des avoirs et la poursuite des criminels.