La 4ème session de la "Conférence des Etats membres de la Convention des Nations unies contre la corruption", une manifestation internationale qui réunira les pays membres de la convention onusienne entrée en vigueur en 2005, aura lieu à Marrakech du 22 au 28 octobre 2011, a annoncé la délégation marocaine participant aux travaux d'un Forum d'Afrique de l'Ouest contre la corruption qui se déroule cette semaine à Dakar. Conviés à ce Forum par l'Office des Nations unies contre la Drogue et le Crime (UNODC), les membres de la délégation marocaine ont présenté les préparatifs et la thématique de cette 4ème session qui connaitra la participation des représentants des 154 pays membres de la convention onusienne de lutte contre la corruption. Dans une déclaration à la MAP, le chef de la délégation marocaine, M. Ahmed Laamoumri, directeur de la modernisation de l'administration au ministère de la modernisation des secteurs publics, souligne que le thème principal retenu pour cette 4-ème conférence porte sur "Le développement de l'Afrique et la lutte contre la corruption", précisant que c'est la première fois que cette manifestation d'envergure se tienne sur le continent africain. La manifestation, qui se tiendra au palais des congrès de Marrakech, sera précédée par un Forum des Instances centrales et internationales de lutte contre la Corruption, a-t-il dit. L'organisation de cette Conférence internationale à Marrakech témoigne de la volonté du Maroc et son engagement d'aller de l'avant dans la lutte contre la corruption, a relevé M. Laamoumri, ajoutant qu'une telle manifestation est de nature à encourager l'implication de la société civile "puisque la lutte contre la corruption est une affaire de tous". En parallèle à cette Conférence, une série de thèmes seront débattus dans le cadre d'ateliers de réflexion baptisés "Jeunesse et corruption", "les parlementaires arabe et africains", "Fonction publique et éthique en Afrique", "Le secteur privé" et "Secteur bancaire et blanchiment d'argent", a-t-il ajouté. En décembre 2003, 114 pays avaient signé à Merida (Mexique) la Convention des Nations unies Contre la Corruption. Cette convention Onusienne constitue le premier instrument mondial de lutte contre la corruption. Elle contient notamment des dispositions de prévention de la corruption et des règles organisant la coopération internationale ainsi que des normes de nature procédurale. Dans le cadre de cette convention, c'est pour la première fois qu'un instrument multilatéral pose de manière contraignante le principe de la restitution des avoirs acquis illicitement. Après sa ratification par 30 pays, la Convention est entré en vigueur en 2005. Actuellement elle compte 154 pays membres, dont la majorité des pays africains. Les trois premières sessions de la "Conférence des Etats membres de la Convention des Nations unies contre la corruption", se sont déroulées respectivement à Amman (Jordanie), Bali (Indonésie) et à Doha (Qatar). Les travaux du Forum d'Afrique de l'Ouest sur la mise en Œuvre de "la Convention des Nations unies Contre la Corruption", qui se déroule cette semaine à Dakar, a pour objectif d'élaborer un plan d'action régional afin de mieux coordonner les efforts de lutte contre la corruption des Etats signataires de la convention au niveau de cette sous-région africaine. A l'ouverture de cette manifestation, à laquelle participent des partenaires au développement, tels le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), l'Union Européenne, la Banque Africaine de Développement (BAD) et la Commission Economique des Nations unies pour l'Afrique et la Banque Mondiale, les intervenants ont été unanimes à affirmer que la corruption est un obstacle majeur au développement en Afrique, plaidant pour des mécanismes efficients pour l'éradication de ce fléau. La corruption en Afrique est beaucoup plus dévastatrice puisqu'elle affecte des pays et des économies aux ressources limitées, constituant ainsi un facteur qui sape les moyens des Etats et compromet les efforts pour le développement, a souligné le représentant régional de l'ONUDC, M. Alexandre Schmidt. Ce fléau a pris une ampleur inquiétante et dans certains pays en voie de développement, la corruption et les détournements de fonds représentent plus de 10 pc des PIB, précise M. Schmidt, affirmant que la corruption se trouve souvent liée à diverses formes de criminalité comme le trafic de drogue, la traite des êtres humains et le blanchiment d'argent. De l'avis de la plupart des intervenants à cette rencontre, La convention des Nations Unies de lutte contre la corruption doit être appliquée avec une synergie d'efforts impliquant les autorités publics et la société civile. La délégation marocaine à ce Forum a présenté l'expérience marocaine et ses avancées notables en matière de lutte contre la corruption. L'on a notamment évoqué les actions soutenues du Maroc pour lutter contre la corruption et les récentes initiatives prises dans ce cadre. Il s'agit particulièrement de la commission interministérielle créée récemment pour revoir et actualiser le plan d'action contre la corruption. La commission, qui comprend une dizaine de ministères a mis sur pied un programme qui sera soumis à la validation du premier ministre. Le programme comporte des propositions d'actions opérationnelles et une série de mesures d'ordre institutionnelle, législatif et réglementaire.