La lutte contre la corruption, considérée comme une affaire publique liée à la moralisation de la vie publique, exige une mobilisation totale et une adhésion collective dans la perspective de former une alliance objective pour faire face à ce fléau social, a affirmé, jeudi, le Premier ministre, M. Abbas El Fassi. Cette approche globale est à même d'endiguer ce fléau et de limiter ses impacts, a indiqué M. El Fassi à l'ouverture à Rabat du Séminaire régional sur "les mécanismes institutionnels de prévention de la corruption: promouvoir la prévention de la corruption», organisé par l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) et l'Initiative MENA-OCDE présidée par le Maroc, soulignant que seul un engagement dans le cadre d'un plan national global basé sur la concertation dans lequel doivent se compléter les mécanismes préventifs, répressifs, éducatifs et médiatiques est de nature à relever ces défis. Et de rappeler que le gouvernement a adopté, dernièrement, un plan d'action pour lutter contre la corruption prévoyant une batterie de mesures concrètes et de procédures précises pouvant être mises en œuvre sur le court terme et s'insérant dans une vision participative mise en œuvre en coordination avec l'instance centrale de prévention de la corruption. M. El Fassi a souligné que le Maroc a mis en place plusieurs mécanismes institutionnels traduisant son adhésion à la dynamique internationale de moralisation de la vie publique et de lutte contre la corruption, initiée par la convention onusienne contre la corruption et à leur tête l'ICPC, en plus de la création du conseil de la concurrence, de la commission nationale pour le climat des affaires, de l'unité de traitement du renseignement financier et du Diwan Al Madalim. Le Premier ministre a aussi cité, parmi ces mesures, les contrôles financiers et les audits qu'effectuent, de manière méthodique et régulière, les tribunaux financiers, le développement de l'économie numérique et de l'e-administration et des technologies de l'information dans le but de faciliter les procédures administratives et de fournir des services plus transparents, ainsi que la mise sur pied d'une commission nationale de contrôle et de protection des donnés à caractère personnel et la nouvelle réglementation sur la déclaration obligatoire du patrimoine. L'organisation en octobre prochain au Maroc de la Conférence des Etats parties à la convention des Nations Unies contre la corruption "n'est pas uniquement une reconnaissance par la communauté internationale des efforts déployés dans la lutte contre la corruption, mais elle est aussi une émulation pour consolider les acquis en la matière à travers des initiatives et programmes stratégiques ", a ajouté M. El fassi. Il a indiqué que le Royaume a été un pionnier à apporter une réponse objective et à être en adéquation avec la convention onusienne contre la corruption en créant un mécanisme composé d'experts gouvernementaux internationaux en totale conformité avec les choix constants du Royaume en vue de parvenir à des données objectives, précises et transparentes pour l'évaluation de tous les aspects de la vie politique, sociale et économique. La moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption sont deux choses irrévocables pour que les chantiers du développement puissent atteindre les objectifs tracés, a souligné le Premier ministre, réaffirmant la nécessité de la consolidation de la coordination et de la coopération nationale et internationale en tant que principaux instruments pour faire face aux étendues géographiques de la corruption et de tirer profit des pratiques et expériences internationales ayant connu un succès. Ce séminaire se tient en présence des membres du gouvernement et du parlement, d'ambassadeurs, d'experts et de représentants d'organisations internationales et de pays arabes et étrangers. Cette rencontre régionale, à laquelle prennent part également des membres de l'ICPC, des responsables d'instances de lutte contre la corruption dans les pays de la région et des représentants d'organisation de la société civile, du secteur privé, des bailleurs de fonds, d'organisations internationales et d'universités, constitue un espace d'échange de points de vue et de discussions sur les meilleures expériences effectuées en matière d'utilisation des mécanismes de prévention de la corruption. Selon les organisateurs, les conclusions de cette rencontre vont contribuer à enrichir le débat des trois prochaines conférences importantes que va abriter le Maroc en 2011, à savoir la conférence ministérielle sur la lutte contre la corruption, la transparence et l'Etat de droit (juin), la conférence annuelle et l'Assemblée générale de l'association internationale des instances de lutte contre la corruption (octobre) et la 4ème Conférence des Etats partis de la convention des Nations Unies de lutte contre la corruption (octobre). Les participants à cette rencontre débattront, lors de trois séances plénières, de thèmes intitulés "concevoir, mettre en œuvre et évaluer les politiques de lutte contre la corruption : quel statut, quel rôle et quelle structure pour les organismes de prévention de la corruption", "le rôle des organismes chargés de la prévention de la corruption dans la collecte d'informations sur ce phénomène en vue d'élaborer des politiques fondées sur des données objectives" et "impliquer la société civile grâce à la diffusion d'informations sur la corruption". Sont prévus également au programme deux ateliers tenus sous les thèmes: "gérer les déclarations du patrimoine, prévenir les conflits d'intérêt et détecter l'enrichissement illicite : extraire de l'information sur la corruption" et "collecter des informations grâce aux systèmes de passation électronique des marchés publics".