"My Land", un film documentaire du réalisateur marocain Nabil Ayouch, projeté à Tanger, dans le cadre du 12ème festival national du Film, donne la parole à des réfugiés palestiniens des premières heures de la Nakba (spoliation de la Palestine) qui ont fui en 1948 sans jamais retourner sur leur terre. Par Siham Jermouni Ils vivent dans des conditions plus que précaires, dans des camps au Liban depuis plus de 60 ans, sans jamais parvenir à s'arracher à leur passé douloureux. Nabil Ayouch a foncé tête baissée en bravant l'armée israélienne et les milices palestiniennes pour tourner "My Land”, qui dissèque des tranches de vie de réfugiés palestiniens installés au Sud Liban, mais aussi de jeunes des kibboutz du nord de l'Etat hébreu. Une première pour un réalisateur marocain. Entre ces deux générations, il y a une réalité, celle de deux peuples qui se battent pour la même terre. Il en ressort un dialogue à distance qui met en perspective ce conflit sous un angle avant tout humain. C'est avant tout un récit qui sonde les tréfonds d'un conflit, son quotidien, sa mémoire et les traces qu'il laisse sur la terre et jusque dans la pierre. "My Land" est un film personnel et sincère sur un sujet qui me touche particulièrement, le conflit israélo-palestinien" a déclaré Ayouch lors d'un point de presse organisé à l'occasion. "Au-delà de mes opinions politiques qui ont été toujours en faveur du peuple palestinien, j'ai essayé de confronter différents points de vue, différentes histoires pour voir ce qu'il peut en ressortir", a-t-il ajouté. Le cinéaste, qui s'essaye pour la première fois au genre documentaire, s'est attaqué à l'un des sujets qui marque la conscience des Marocains: le conflit israélo-palestinien. Pendant plus de deux ans, l'auteur de Ali Zaoua et de Lola a tourné dans cette région du monde qui cristallise toutes les passions. Nabil Ayouch est né en 1969 à Paris de père marocain et de mère française. Après 3 ans de cours de théâtre avec Sarah Boréo et Michel Granvale, il s'oriente vers la réalisation. En 1992, il réalise son premier court-métrage "Les Pierres Bleues du Désert" largement primé dans divers festivals internationaux. Il a réalisé son premier long-métrage "Mektoub" en 1997, et son deuxième long-métrage, " Ali Zaoua", a connu également un franc succès, en remportant plus d'une quarantaine de prix, avec en prime une sélection aux Oscars de 2000.