Le Parlement européen (PE) s'est basé sur des informations biaisées pour adopter la résolution concernant les événements de Laâyoune, a affirmé le député fédéral belge, Denis Ducarme. "La comparaison entre les informations dont nous disposons et celles contenues dans la résolution européenne semble démontrer que le Parlement européen s'est basé sur des informations biaisées, notamment pour ce qui concerne le nombre de morts à décompter lors des événements de Laâyoune", a souligné M. Ducarme dans un entretien publié mardi par le quotidien +Aujourd'hui le Maroc+. Il a relevé que "même au sein du PE, cette résolution a produit une polémique, en effet, il n'y a pas eu de vote par groupe politique sur cette résolution". "C'est une situation assez rare", a-t-il dit. Pour M. Ducarme, avant d'adopter cette résolution, "le PE aurait à mon sens dû au préalable dépêcher une mission pour s'assurer de ce qui s'est réellement passé, une audition au ministère des Affaires étrangères et une réunion de la commission mixte ad-hoc n'aurait pas été un luxe". Pour lui, "au lieu d'être à charge d'une partie, le PE aurait sans doute dû se positionner avec plus de hauteur et de recul pour aborder la question des événements du 8 novembre". "L'Union européenne est un partenaire stratégique de plusieurs Etats dans la région du Maghreb sur les plans politique et économique, elle ne doit pas, je pense, jouer un rôle de juge dans le dossier du Sahara", a-t-il estimé, ajoutant que la position de l'UE ne doit pas être "déséquilibrée et fondée sur une seule approche". M. Ducarme critique "la méthodologie utilisée pour réunir les éléments nécessaires à la production de cette résolution", faisant remarquer que "l'extrême rapidité des débats est étrange compte tenu de ce dossier". "Le Maroc est, à mon sens, le pays le plus avancé de la région en matière de transition démocratique et de droits de l'Homme. Ce n'est pas par hasard que le Royaume a bénéficié du statut avancé auprès de l'Union européenne. En cela aussi, caricaturer le Maroc à travers une charge excessive unilatérale me semble un faux pas", a-t-il jugé, soulignant que "nombre de parlementaires européens ont dénoncé la démarche du PE". Le rapport qui m'a été transmis par Claude Moniquet, directeur du Centre européen de recherche, d'analyse et de conseils en matière stratégique, "est assez renversant", a révélé le député fédéral belge. Evoquant la situation des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, M. Ducarme a souligné que "le Parlement européen doit se poser la question de savoir s'il y a ou non détournement des aides humanitaires à Tindouf, ou la question de savoir pourquoi on refuse jusqu'à présent de recenser les populations à Tindouf", relevant que ce sont des questions "qui ouvrent des parenthèses et qui laissent trop de doutes exister dans ce dossier".