L'adoption par le Parlement européen d'une résolution contre le Maroc est ''une catastrophe législative qui déshonore cette institution européenne'' qui a voté un texte sans avoir entendu sciemment une des deux parties en conflit, suite aux événements de Lâayoune, a souligné, jeudi à Bruxelles, le président du Centre européen de recherche, d'analyse et de conseils en matière stratégique (ESISC), M. Claude Moniquet. ''La résolution adoptée par le Parlement européen suite aux événements de Lâyoune est une catastrophe législative qui déshonore cette institution européenne pour avoir voté un texte sans entendre sciemment une des deux parties en conflit, en l'occurrence le Maroc'', a indiqué M. Moniquet, lors d'une conférence de presse tenue sous le thème ''Faut-il laisser le Parlement Européen condamner unilatéralement le Maroc ?''. Qualifiant d'''injuste et de partiale'' cette résolution ''truffée d'erreurs et rédigée dans la précipitation'', M. Moniquet a expliqué qu'une partie des eurodéputés, notamment espagnols sont ''pour diverses raisons injustifiées totalement acquis à la cause algéro-polisarienne, et partant sont en désaccord avec la position marocaine''. Alors que la grande majorité des députés, médias et citoyens européens ne sont au fait du dossier du Sahara, des milieux activistes pro-polisario constituent un véritable lobbying ''bien rôdé'' qui trouvent des relais dans les médias. Dans ce sens, ce fin connaisseur du dossier du Sahara marocain est dit ''étonné'' de voir la dimension de la compagne médiatique menée par certains médias européens, entre autres espagnols contre le Maroc, ajoutant que les journalistes se contentent volontairement des positions avancées par le polisario. ''Certains médias, particulièrement espagnols, ont joué un rôle négatif dans l'affaire du démantèlement du camp de Gdeim Izik à Laâyoune'', a-t-il déploré, affirmant que ''des actions de propagande idéologique et de corruption sont menées par les autorités algériennes auprès des médias pour favoriser des positions qui ne sont pas conformes à la réalité''. De telles manoeuvres visent notamment à perturber le processus politique de négociations mené sous les auspices des Nations Unies, a-t-il poursuivi, faisant remarquer que ''le mouvement séparatiste du polisario joue ses dernières cartes et n'a plus aucune proposition concrète à faire'' La seule proposition réaliste et réalisable pour le moment est le projet marocain d'accorder une large autonomie aux provinces du sud, a-t-il dit, affirmant que le seul objectif actuellement du ''polisario'' est de bloquer ces négociations qui s'acheminent vers la solution de la proposition marocaine d'autonomie. Tout en rappelant, en outre, le statut avancé accordé par l'Union européenne au Maroc, seul pays à bénéficier de cet avantage politique, le président de l'ESISC a qualifié d'''outrancier le fait de parler du contrôle des Droits de l'Homme dans le Royaume''. Revenant sur les événements de Laâyoune, M. Moniquet a souligné que seul le Maroc a fourni un bilan réel faisant état de morts parmi les membres des services de l'ordre, rappelant à cet égard les méthodes du ''polisario'' qui ont déjà durant la période 1970-1980 assassiné plusieurs pêcheurs espagnols. S'exprimant à son tour lors de ce point de presse, le député fédéral belge, M. Denis Ducarme a qualifié d' ''excessive'' la charge de cette résolution à l'égard du Maroc, affirmant que ''la décision du Parlement européen ne reflète pas l'avis de l'ensemble des Européens''. Tout en condamnant l'adoption de cette résolution, il a dénoncé la manipulation ''sans commune mesure d'un Parlement européen gagné par les efforts de lobbying''. Il a, en outre, indiqué qu'il compte interpeler la commission des affaires extérieures du parlement belge par rapport à la manière dont les décisions ont été prises au Parlement européen. ''Je demanderai également si le ministère belge des Affaires étrangères dispose actuellement d'informations dont ne disposait pas le Parlement européen lors du vote de cette résolution'', a-t-il tenu à préciser. M. Ducarme a souligné qu'il était contre-productif de prendre partie, tel que le Parlement européen semble l'avoir fait dans le cadre de cette résolution, ajoutant qu'''on ne se donnera pas ainsi les moyens de rapprocher les points de vue afin de trouver une solution au conflit du Sahara qui empoisonne le Maroc et ses voisins depuis plus de trente ans''. Et de conclure que ''cette décision n'est pas une victoire de la démocratie politique au sein du Parlement européen mais plutôt une victoire de lobbying''.