Un appel a été lancé, jeudi à Fès, par les auteurs de plusieurs témoignages présentés lors d'un colloque, organisé en commémoration du centenaire de la naissance de Mohamed Hassan Ouazzani pour jeter toute la lumière sur l'œuvre de ce leader et sa place dans l'oeuvre d'édification du Maroc indépendant. Intervenant à l'ouverture de cette rencontre internationale, initiée par la fondation Mohamed Hassan Ouazzani, sous le thème "Etat et société au Maroc-les défis du monde moderne", M. Mohamed Rharrabi, wali de la Région de Fès-Boulemane a estimé nécessaire de rendre hommage à tous les leaders de la libération nationale, qui ont contribué par leurs sacrifices à la sauvegarde des valeurs nationales et de l'identité du pays, qui vit actuellement à l'heure de grands chantiers de développement humain et économique. Tout en félicitant la fondation pour avoir créé un site web, dédié à l'œuvre de Mohamed Hassan Ouezzani, il a indiqué qu'une meilleure connaissance de cet héritage devra inciter à davantage de mobilisation pour la réussite du projet d'autonomie du Sahara marocain et la promotion du Maroc des Régions ainsi que du processus de développement humain en cours dans le pays. Pour sa part, M. Bensaid Ait Idder, résistant et homme politique, a invité les chercheurs à se pencher sur l'œuvre de Mohamed Hassan Ouazzani et son parti de la Choura et de l'Istiqlal durant la période du protectorat et après l'indépendance du pays. Il est également nécessaire de revenir sur "le manque de dialogue" entre ce parti et celui de l'Istiqlal, a-t-il dit, précisant que le différend entre les partis a fait perdre au pays l'opportunité de mettre en place immédiatement après l'indépendance un système de multipartisme "performant".
Cette opposition entre les deux partis a poussé même à "dénaturer les idées et les positions de Mohamed Hassan Ouazzani ", a dit de sa part, M. Ismail Alaoui, ancien secrétaire général du parti du Progrès et du socialisme. "Il est temps de rendre justice à ce leader pour son rôle dans la lutte de libération nationale et dans le développement de la pensée politique marocaine", a-t-il martelé. "C'est un des brillants penseurs politiques auxquels on n'a pas encore rendu justice", parce son œuvre est toujours méconnue, a-t-il noté. Pour sa part, M. Allal Sinaceur, membre de l'académie du Royaume a indiqué que Mohamed Hassan Ouazzani était un grand nationaliste, fermement attaché aux valeurs nationales et à ses fondements, évoquant à titre d'exemple l'action menée par lui à Oujda au profit de l'enseignement de la langue arabe durant l'époque du protectorat. "C'est grâce à l'action de M. Mohamed Hassan Ouazzani et de son parti que nombre d'Oujdis avaient appris la langue arabe dans une région proche de l'Algérie et convoitée par les Français", a-t-il dit, ajoutant que le défunt était un grand patriote qui a consacré sa vie à la lutte de libération nationale et au développement de son pays. Mohamed Hassan Ouazzani Touhami (1910 à Fès - 9 septembre 1978) était une personnalité politique, qui s'est démarquée des autres leaders politiques aussi bien durant les années de lutte nationale qu'après la proclamation de l'indépendance du Royaume. Il est l'auteur de plusieurs écrits dont un ouvrage sur l'histoire du mouvement de libération national marocain (1910-1955) et de plusieurs articles de presse en arabe et en français sur différents sujets. Seront débattus au cours de ce colloque une série de thèmes concernant notamment "le protectorat et la souveraineté au Maroc", "le régime de colonisation imposé par la France et l'Espagne" et "les modalités de la résistance au protectorat".