Un groupe de journalistes marocains représentant différents organes de presse a été interdit, mardi, d'accéder au préside occupé de Melillia, après avoir subi trois heures d'humiliations de la part de la garde civile espagnole. Le groupe, composé de deux cameraman des chaînes Al-Oula et "2M" et de trois journalistes d'Al-Ahdat Al-Maghribia, d'Al-Oula et de l'Agence de presse MAP, comptait se rendre à Melillia dans le cadre du suivi par les médias nationaux des derniers développements de la situation, suite aux incidents survenus dernièrement dans le préside occupé. Au point de passage de Melillia occupée, la garde civile a demandé aux journalistes marocains leurs passeports pour accomplir les formalités d'accès, selon les modalités d'usage dans les postes frontières. Une heure après, des agents de la garde espagnole sont venus demander aux cameraman Abderrahim El Bouhedioui (2M) et Rachid Laâtabi (Al Oula), de les suivre avant de les confiner dans un local à l'intérieur d'un commissariat. Les autres journalistes Badiaâ Zekhnini (Al Oula), Azzedine Lamrini (Al Ahdat Al Maghribiya) et Said Youssi (MAP), sans nouvelles de leurs collègues détenus, se sont vus, quelques minutes plus tard, retirés leurs passeports par des agents de la garde civile espagnole, qui ne leur ont fourni aucune explication sur cette mesure. Au bout de trois heures d'interrogatoire, les deux cameraman ont quitté les lieux de détention, en état d'épuisement suite au calvaire et humiliations qu'ils ont endurés à l'intérieur du commissariat. Selon eux, des éléments de la garde civile, furieux, les ont dépossédé de leurs caméras et soumis à une fouille corporelle minutieuse et "digne des criminels", avant de perquisitionner leurs téléphones portables qui ont également fait l'objet de fouilles. Par la suite, la garde civile a procédé à la perquisition des cassettes des deux cameramen et tenté de les obliger à signer un document attestant du fait qu'ils ont filmé au niveau "des frontières", chose démentie catégoriquement par les deux cameramen. A la libération des deux cameramen, les autorités espagnoles ont remis aux journalistes les passeports confisqués, sans apposer le cachet de rigueurs attestant leur entrée dans le préside occupé. Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a dénoncé l'interdiction d'accès à ce groupe de journalistes marocains à la ville de Melillia occupée et le confinement des deux cameramen par la garde civile espagnole. Dans un communiqué, le SNPM considère que ce comportement de la garde civile espagnole constitue une pratique répressive à l'égard de journalistes marocains, qui ne se sont retrouvés dans cette ville que pour accomplir leur mission comme le prévoient toutes les lois et les normes internationales, y compris la législation de l'Etat espagnol lui même. Le Syndicat rappelle que ce groupe de journalistes s'est déplacé à la ville de Melillia occupée pour accomplir sa mission professionnelle, précisant que deux cameramen de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), Abderahim El Bouhedioui (2M) et Rachid Laâtabi (Al Oula), ont été retenus et confinés, à leur entrée au point de passage de Melillia, dans un local où ils étaient soumis à un interrogatoire sur les motifs de leur présence dans la ville occupée. Le Syndicat fait observer que la garde civile espagnole a également confisqué les passeports de trois journalistes, qui accompagnaient les deux cameramen, ajoutant que le groupe des journalistes marocains a été obligé de revenir à Nador. Le Syndicat rappelle qu'il ne s'agit pas de la première fois où les forces espagnoles dans la ville de Melillia occupée usent de ces pratiques répressives, qui vont à l'encontre des idéaux dont se gargarise l'Espagne, notamment en matière de démocratie et de respect des droits de l'Homme, appelant les organisations nationales et internationales à dénoncer vivement ces agissements.