Une délégation de journalistes représentant différents organes de presse marocains s'est rendu, jeudi, au préside occupé de Melillia pour exprimer leur solidarité avec les Marocains de Melillia, théâtre depuis la semaine dernière de violents mouvements de protestation. Cette visite a été l'occasion pour les journalistes de s'informer de près des causes du mouvement de protestation que connait la ville ces derniers jours et des conditions de vie des Marocains de Melillia, où le taux de chômage atteint depuis quelques années des taux très élevés. Dans une déclaration à la MAP, le président du Syndicat National de la Presse Marocaine (SNPM), M. Younes Moujahid a indiqué qu'à travers cette visite, le SNPM veut adresser un message aux autorités espagnoles selon lequel "la presse marocaine s'intéresse à ce qui se passe dans les deux villes occupées de Sebta et Melillia". Les Marocains de Melillia misent beaucoup sur le rôle de la presse et médias marocains pour faire entendre leur voix aux Marocains et à la communauté internationale, d'autant plus que la presse espagnole impose un black-out sur les évènements sociaux du préside. La presse marocaine devrait s'intéresser davantage à ce qui se passe dans les deux présides occupés de Melillia et Sebta à travers l'ouverture de bureaux dans ces deux villes, a-t-il souligné. Les habitants des quartiers périphériques de la ville, habités en majorité par des Marocains, ont fait part aux journalistes de leurs "conditions de vie alarmantes" et "des comportements discriminatoires" des autorités espagnoles à leur égard, notamment en ce qui concerne l'emploi, l'aide sociale et l'enseignement. Plusieurs quartiers de la ville, notamment "la Canada", sont le théâtre depuis la semaine dernière de violents mouvements de protestation de jeunes en colère contre notamment leur exclusion d'un programme local d'embauche. Un Black-out total est imposé sur ces évènements par les autorités espagnoles au moment où les médias locaux recourent toujours à la désinformation à ce sujet. Les contestataires, issus des quartiers périphériques, protestant contre la détérioration de leurs conditions de vie dans ces quartiers. Les manifestants ont été exclus du programme d'embauche mis en place par les autorités locales, prévoyant l'emploi de près de 1.500 personnes à compter du mois de décembre prochain. Plusieurs personnes ont été interpellées à la suite de ces incidents sans précédent depuis des années et qui traduisent le désarroi des jeunes Melilliens en proie au chômage sévissant dans la ville occupée depuis le début de la crise économique en Espagne.