Le projet marocain de régionalisation avancée a été vivement salué, mercredi à Paris, par des parlementaires français comme "une première dans le monde arabo-musulman" et un "formidable pari sur l'avenir". Lors d'une rencontre au siège de l'Assemblée nationale avec le Pr. Abdelhamid El Ouali, membre de la Commission Consultative de la Régionalisation, plusieurs parlementaires français, dont le président du Groupe d'amitié France-Maroc à l'Assemblée nationale, M. Jean Roatta, ont indiqué que le lancement par SM le Roi Mohammed VI du processus de régionalisation s'inscrit dans une "vision globale de progrès, de modernisation du Maroc et de démocratisation locale". Les députés français ont été unanimes à souligner que cette réforme est de nature à permettre au Maroc de "mieux répondre aux défis du monde moderne et de conforter sa place dans le concert des nations modernes". S'exprimant à cette occasion, M. Roatta, également député des Bouches du Rhône (Sud) et Chargé du projet de l'Union pour la Méditerranée, a affirmé que cette initiative "remarquable" de SM le Roi est "une marche en avant", qui s'inscrit en droite ligne des aspirations du Souverain pour son pays. Il a aussi estimé que le projet de régionalisation est "complémentaire avec l'initiative marocaine d'autonomie au Sahara, qui a été soutenue par la communauté internationale", et peut "préparer le terrain à une solution du conflit". De son côté, le député François Grosdidier, vice-président du Groupe d'amitié, a affirmé que "le Maroc est un éclaireur dans le monde arabo-musulman dans la réforme de ses institutions à la fois dans le sens de la démocratie et de l'efficacité publique". Le projet marocain de régionalisation est "très important et remarquable" et ne manquera pas "d'approfondir la démocratisation locale", a-t-il dit. Le Pr. El Ouali a noté avec satisfaction que le projet marocain de régionalisation avancée a été accueilli "très favorablement par les parlementaires français" qui y ont vu un autre signe de "la volonté du Maroc d'aller de l'avant vers davantage de modernisation et de démocratisation locale". Ils y voient aussi "un signe d'ouverture sur le monde, parce que le monde d'aujourd'hui se fait par la globalisation mais aussi par la régionalisation infra-étatique", a-t-il ajouté dans une déclaration à la MAP au terme de cette entrevue, estimant qu'il y a "un intérêt très particulier de tirer des enseignements" des autres expériences de régionalisation. Lors de cet échange, l'accent a été mis sur l'actualité de la question de la régionalisation aussi bien au Maroc qu'en France où le Président Nicolas Sarkozy a lancé un grand projet de réforme des collectivités territoriales. Les intervenants français ont aussi relevé les opportunités de consolider les relations franco-marocaines par "un approfondissement de la coopération décentralisée", les futures régions au Maroc étant invitées à coopérer avec leurs homologues de France sur des projets concrets dans tous les domaines, notamment en matière de formation professionnelle et de développement économique et social. Ils ont estimé qu'au-delà des relations entre le Maroc et la France, le projet de régionalisation avancée devrait tirer parti du statut avancé avec l'Union européenne qui offre davantage d'opportunités de coopération entre les futurs pôles régionaux au Maroc et les grandes régions d'Europe. La discussion a, par ailleurs, permis de passer en revue les expériences de régionalisation en France et en Europe. Un député a évoqué la question cruciale du découpage et de la nécessité pour les régions d'avoir à la fois un "coeur métropolitain", qui lui donne de la puissance, ainsi qu'un "arrière-pays". L'identification claire des compétences aussi bien entre les autorités locales et l'exécutif au sein d'une région, qu'entre la région et les autres collectivités territoriales a été aussi soulignée, l'objectif étant d'éviter la concurrence déloyale entre les collectivités et d'identifier les responsabilités. A cet égard, les intervenants ont insisté sur la cohérence en matière des compétences, évoquant à ce titre l'adéquation formation-insertion-emploi.