Les négociations engagées vendredi entre le délégué du gouvernement espagnol à Melilla et les habitants de quartiers périphériques du préside occupé n'ont abouti à aucun résultat tangible pour mettre fin au mouvement de protestation contre leur exclusion de programmes sociaux de la ville. La réunion entre des représentants des habitants et le délégué du gouvernement central, Gregorio Escobar, qui a duré plus de trois heures, n'a abouti à aucun résultat tangible, de même qu'"aucune mesure concrète" n'a été prise pour répondre aux revendications sociales des habitants en colère, selon la presse locale. Les habitants, majoritairement Musulmans, des quartiers périphériques du préside occupé de Melilla notamment la Canada de Hidum, Montecristina et Cabrerizas, mènent depuis mardi un mouvement de protestation contre leur condition sociale et leur exclusion de programmes sociaux de la ville, un mouvement de protestation auquel les autorités de Melilla ont répondu par l'usage de la force en imposant un véritable "état de siège" dans les quartiers concernés. Des affrontements ont éclaté entre forces de l'ordre et des jeunes manifestants qui protestaient contre leur exclusion de programmes sociaux de la ville notamment après l'annonce par le gouvernement local d'une liste de bénéficiaires d'un programme d'embauche de plus de 1.300 postes d'emploi. Aucun habitant de ces quartiers périphériques, où le chômage fait rage, n'a été retenu dans cette liste. Pour rétablir un semblant de calme, les forces de l'ordre ont usé de grenades lacrymogènes pour disperser les foules qui ont réagi en dressant des barricades et en incendiant des pneus et des bennes à ordures. Plusieurs véhicules ont été également incendiés. Après plus de trois jours de violents heurts entre groupes de jeunes en colère et un important dispositif sécuritaire déployé pour l'occasion, dont des renforts dépêchés depuis l'Espagne, qui se sont soldés par 18 arrestations parmi les manifestants, dont des mineurs, la ville était toujours, vendredi, sous haute tension et a été placée en état d'alerte par crainte d'un regain de violence et d'affrontements à l'occasion de la prière du vendredi. Les habitants des quartiers marginalisés avaient conditionné la fin de leur soulèvement à l'ouverture d'un dialogue avec les autorités locales pour satisfaire leurs revendications, somme toutes naturelles, qui ne vont pas plus loin qu'un emploi stable de nature à leur garantir une vie digne. Une première réunion a déjà rassemblé, jeudi soir, des représentants des habitants de ces quartiers avec un adjoint du délégué du gouvernement central, mais "sans résultats". Une autre réunion a été convoquée, aujourd'hui même, avec le délégué du gouvernement central, Gregorio Escobar, dans une tentative de désamorcer la situation explosive que connaît la ville occupée. De même, une autre réunion devrait avoir lieu entre les représentants des habitants et le président de la ville, Juan José Imbroda. Mais pour le moment aucune date n'a été avancée pour sa tenue. Dans des déclarations à la presse locale à l'issue de la réunion avec le délégué du gouvernement central, l'un des représentants des habitants a affirmé qu'il communiquera aux protestataires les résultats de cette rencontre. Sur le terrain, la situation dans le préside occupé de Melilla peut exploser à tout moment. Les habitants, déjà échaudés dans le passé par des promesses non tenues surtout de la part de politiciens de la place qui ne les courtisent que le temps d'élections pour s'assurer de leur vote, affirment qu'ils vont maintenir le mouvement de colère jusqu'à la satisfaction de leurs revendications sociales.