La vague des arrestations menée par la police espagnole parmi les jeunes de Melillia occupée suite aux violences qui secouent, depuis mardi le préside, s'est poursuivie dans la nuit de jeudi à vendredi, a-t-on appris de source informée. Dix personnes issues des quartiers périphériques de la ville, habités majoritairement par des Marocains, ont été arrêtées dans la nuit de jeudi à vendredi par la police espagnole, portant le nombre des jeunes arrêtés depuis le début des affrontements à 18 personnes, dont des mineurs, a précisé la même source. Par ailleurs, huit jeunes ont comparu, vendredi matin, devant un tribunal de la ville pour participation aux dernières manifestations, dégénérées en heurts violents à la suite des interventions musclées et provocatrices de la police espagnole. Vendredi, a-t-on constaté sur place, la tension est toujours palpable dans les quartiers "la Canada", " Montecristina " et "Cabrerizas", où les traces des violences ayant secouée le préside occupée sont encore visibles: des véhicules et des bennes à ordures en cendre, des bus endommagés et des barricades meublent les rues. Approchés par la MAP, des jeunes du quartier "la Canada" ont conditionné la suspension du mouvement de protestation à la satisfaction de leurs revendications somme toutes légitimes qui ne vont pas plus loin qu'un emploi stable, un enseignement respectueux de leur culture et tradition et un traitement d'égal à égal avec les Espagnols loin de toute forme de discrimination et de racisme. Le préside occupé a été placé sous état d'alerte élevé par crainte d'un regain de violence et d'affrontements à l'occasion de la prière du vendredi suite aux affrontements qui opposent, depuis mardi dernier, les forces de l'ordre espagnoles à des groupes de jeunes, manifestant contre leur exclusion "préméditée" de la liste des bénéficiaires du programme d'emploi mise en place par la délégation du gouvernement. "Un véritable état de siège" a été imposé aux quartiers de Melillia occupée et tous les véhicules désirant entrer ou sortir du secteur gagné par les troubles sont soumis au contrôle par de nombreux barrages érigés par les autorités locales, depuis le début des événements. Les affrontements entre la police espagnole et des jeunes melilliens ont débuté mardi dans certaines zones de la ville occupée avant de s'étendre mercredi à d'autres quartiers, suite à l'annonce par le gouvernement local de la liste des bénéficiaires du programme d'embauche ayant exclu des dizaines de jeunes, en majorité des Marocains. Les forces de l'ordre ont usé de grenades lacrymogènes pour disperser les foules, qui ont réagi en dressant des barricades et en incendiant des pneus et des bennes à ordures. Plusieurs véhicules ont été également incendiés. Pour faire face à cette situation de tension que la ville n'a pas connue depuis des années, des renforts des forces de l'ordre ont été dépêchés mercredi et jeudi depuis l'Espagne. Les manifestants accusent les autorités locales de les avoir exclus du programme d'embauche mis en place, et qui prévoit l'emploi de près de 1.500 personnes à compter du mois de décembre prochain. Ces évènements traduisent, a-t-on expliqué, le désarroi des jeunes mélilliens en proie au chômage qui sévit dans la ville occupée depuis le début de la crise économique en Espagne. Une marche de protestation a eu lieu jeudi à Melillia occupée, avec la participation de plus de deux cents personnes issues des quartiers, théâtre de manifestations et heurts, a indiqué la même source, précisant que cette marche intervient suite à l'arrestation par la police espagnole de plusieurs personnes, dont des mineurs, pour participation à ces manifestations. Les participants à cette marche entendent amener le gouvernement local à ouvrir des négociations directes avec les habitants dans la ville occupée.