Un grand dispositif de sécurité a été mis en place pour imposer "un véritable état de siège" aux quartiers de Melillia occupée, agités par des manifestations et heurts entre les forces de l'ordre espagnoles et des groupes de jeunes, a-t-on appris de source bien informée. Tous les véhicules désirant entrer ou sortir du secteur gagné par les troubles sont soumis au contrôle par de nombreux barrages érigés par les autorités locales, depuis le début des événements, a-t-on précisé. Les affrontements entre la police espagnole et des jeunes mélilliens ont débuté mardi dans certaines zones de la ville occupée avant de s'étendre mercredi à d'autres quartiers, suite à l'annonce par le gouvernement local de la liste des bénéficiaires du programme d'embauche ayant exclu des dizaines de jeunes, en majorité des Marocains. Les forces de l'ordre ont usé de grenades lacrymogènes pour disperser les foules, qui ont réagi en dressant des barricades et en incendiant des pneus et des bennes à ordures. Plusieurs véhicules ont été également incendiés. Pour faire face à cette situation de tension que la ville n'a pas connue depuis des années, des renforts des forces de l'ordre ont été dépêchés mercredi depuis l'Espagne et d'autres devaient arriver ce jeudi dans le préside occupé. Les manifestants accusent les autorités locales de les avoir exclus du programme d'embauche mis en place, et qui prévoit l'emploi de près de 1.500 personnes à compter du mois de décembre prochain. Ces évènements traduisent, a-t-on expliqué, le désarroi des jeunes mélilliens en proie au chômage qui sévit dans la ville occupée depuis le début de la crise économique en Espagne. En plus de "la Canada", plusieurs autres quartiers de la ville occupée sont encerclés par les agents de sécurité et maintenus isolés du reste de la ville, ont signalé les mêmes sources, qui n'excluent pas une recrudescence des violences dans les jours à venir. Une marche de protestation a eu lieu jeudi à Melillia occupée, avec la participation de plus de deux cents personnes issues des quartiers, théâtre de manifestations et heurts, a indiqué la même source, précisant que cette marche intervient suite à l'arrestation par la police espagnole de onze personnes, dont des mineurs, pour participation à ces manifestations. Les participants à cette marche entendent amener le gouvernement local à ouvrir des négociations directes avec les habitants dans la ville occupée.