Le préside occupé de Melillia a été placé sous état d'alerte élevé ce vendredi par crainte d'un regain de violence et d'affrontements à l'occasion de la prière du vendredi suite aux affrontements qui opposent, depuis mardi dernier, les forces de l'ordre espagnoles à des groupes de jeunes. Un important dispositif de sécurité a été mis en place pour imposer "un véritable état de siège" aux quartiers de la ville occupée. Tous les véhicules désirant entrer ou sortir du secteur gagné par les troubles sont soumis au contrôle par de nombreux barrages érigés par les autorités locales, depuis le début des événements, a-t-on indiqué de source bien informée. La tension est d'autant plus palpable dans les quartiers du préside occupé que les autorités locales comptent présenter à la justice, ce vendredi même, huit des onze manifestants interpelés depuis mardi, précise-t-on de même source. Ces jeunes, qui se sont élevés contre leur exclusion "préméditée" de la liste des bénéficiaires du programme d'emploi mis en place par la délégation du gouvernement, ont été arrêtés pour participation aux manifestations qui secouent le préside occupé. Une marche de protestation a eu lieu jeudi dans la soirée avec la participation de plus d'une centaine de personnes issues des quartiers, théâtre de manifestations et affrontements, dans le but d'amener le gouvernement local à ouvrir des négociations directes avec les habitants et de libérer les personnes arrêtées, parmi lesquels figurent des mineurs. Les affrontements entre la police espagnole et des jeunes mélilliens ont débuté mardi dans certaines zones de la ville occupée avant de s'étendre mercredi à d'autres quartiers, suite à l'annonce par le gouvernement local de la liste des bénéficiaires du programme d'embauche ayant exclu des dizaines de jeunes, en majorité des Marocains. Les forces de l'ordre ont usé de grenades lacrymogènes pour disperser les foules, qui ont réagi en dressant des barricades et en incendiant des pneus et des bennes à ordures. Plusieurs véhicules ont été également incendiés. Pour faire face à cette situation de tension que la ville n'a pas connue depuis des années, des renforts des forces de l'ordre ont été envoyés depuis l'Espagne au préside occupé. Les manifestants accusent les autorités locales de les avoir exclus dudit programme d'embauche, et qui prévoit l'emploi de près de 1.500 personnes à compter du mois de décembre prochain. Ces évènements traduisent le désarroi des jeunes mélilliens en proie au chômage qui sévit dans la ville occupée depuis le début de la crise économique en Espagne.