Le renforcement du développement socio-économique et de la coopération décentralisée dans la région de la Méditerranée est un choix qui bénéficie d'un fort soutien de SM le Roi Mohammed VI, du gouvernement, des acteurs du développement socio-économique et de la société civile, a affirmé M. Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger (MRE). M. Ameur s'exprimait, lundi à Paris, lors d'un séminaire ministériel organisé sous le thème "Migrations en Méditerranée : construire un espace de prospérité partagée" par le ministère français de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du développement solidaire, et réunissant les représentants de dix pays riverains de la Méditerranée ainsi que la présidence suédoise de l'UE et de nombreux experts. Le Maroc, dont sa situation géographique et son histoire le placent au carrefour de plusieurs continents, a été et reste à la fois un pays d'émigration et d'immigration, a-t-il dit, soulignant que la migration marocaine représente aujourd'hui 10 PC de la population nationale avec une présence très remarquée en Europe. Après avoir relevé que les politiques concernant les MRE se sont orientées pendant plusieurs années vers l'encouragement de l'investissement et le transfert financier des migrants, il a fait observer que ces ressources directes ou indirectes, qui représentent près de 10 PC du PIB, demeurent aujourd'hui très importantes pour l'équilibre de la balance budgétaire nationale et l'amélioration du niveau de vie des familles restées au pays, notamment les plus fragiles. Le ministre a, dans ce cadre, rappelé la mise en place par le gouvernement de structures régionales et locales d'accompagnement des MRE désireux d'investir dans le Royaume, notant que les dites structures ont notamment pour objectif d'aider les MRE à faire face aux difficultés administratives et d'assister les porteurs de projets depuis la phase de conception du projet jusqu'à sa mise en œuvre. Il a, d'autre part, signalé que l'épargne des émigrés représente 30 PC des dépôts des banques commerciales au Maroc. Les quatre axes autour desquels s'articule la stratégie nationale 2010-2013 portent sur l'investissement pour que l'épargne présente dans les banques commerciales soit utilisée pour assurer un développement local, l'incitation de l'épargne solidaire et la valorisation des actifs, l'encouragement des possibilités d'investir à distance dans un projet concret et la promotion de la solidarité inter et intra-régionale, a-t-il fait savoir. Outre l'encouragement et l'accompagnement de l'investissement des MRE, le second programme porte sur l'organisation de lieux d'échanges et de débats entre la demande nationale de compétences et l'offre internationale de compétences marocaines installées à l'étranger, a souligné M. Ameur. Dans ce contexte, il a rappelé l'organisation, en novembre dernier à Fès, d'une première manifestation appuyée sur un partenariat avec un réseau de compétences germano-marocain qui regroupe près de 300 personnes et qui est soutenu par des officiels allemands de haut rang et des bailleurs de fonds. Et le ministre de proposer qu'un groupe de travail spécifique euro-méditerranéen se penche sur la question de la mobilisation des compétences et de l'investissement au profit des pays d'origine.