Le Mouvement des Non-alignés (MNA) est attaché aux principes fondamentaux régissant les opérations de maintien de la paix, notamment, le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de tous les Etats, a affirmé, vendredi à New York, le représentant permanent adjoint du Maroc auprès de l'ONU, M. Lotfi Bouchaara. Le MNA estime nécessaire que ces opérations se déroulent conformément au respect des principes de "l'égalité souveraine, de l'indépendance politique, de l'intégrité territoriale de tous les Etats et de la non-intervention", a affirmé M. Bouchaara qui s'exprimait au nom des Non-alignés, devant la 4eme commission de l'Assemblée générale de l'ONU. "Les opérations de maintien de la paix sont à la croisée des chemins. L'ampleur et la complexité de ces opérations ont atteint un niveau sans précédent et cela soulève de nombreuses questions, notamment celles des capacités des Nations Unies en la matière", a ajouté le diplomate qui intervenait dans le cadre d'un débat consacré à la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects. Le représentant permanent adjoint a, également, réaffirmé l'attachement du Mouvement aux principes fondateurs des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, à savoir, le consentement des parties, le non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense, et l'impartialité. Il a, par ailleurs, souhaité que ces opérations puissent recevoir dès le début de leur mission un appui politique, les ressources logistiques, financières et humaines adéquates, et qu'elles disposent d'un mandat clair ainsi que d'une stratégie de sortie". C'est pourquoi, a-t-il estimé, le Département des opérations de maintien de la paix ne "doit pas être considéré comme un substitut capable de s'attaquer à la racine des conflits". M. Bouchaara a, de même, appelé à prendre en compte l'expérience des pays fournisseurs de troupes. Il faut que "l'expérience des pays fournisseurs de contingents soit prise en compte et évaluée de manière objective", a-t-il insisté, rappelant que le Maroc avait, lors d'une précédente session, proposé, au nom du MNA, la création d'une "coopération triangulaire entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat (général de l'ONU) et les pays fournisseurs de contingents". Etant donné les défis de plus en plus nombreux, le représentant a appelé à élargir le nombre de pays fournisseurs de contingents et a encouragé de nouveaux pays à participer aux opérations de maintien de la paix. "Tous les pays développés, et notamment les membres du Conseil de sécurité devraient s'engager dans ces missions"Â , a-t-il dit. Il a, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessaire dynamique entre le maintien de la paix et la consolidation de la paix. "Les activités de consolidation de la paix doivent commencer dès la phase précoce de planification de l'opération de maintien de la paix, a dit le diplomate, pour qui la consolidation de la paix "ne doit pas être approchée exclusivement sous l'angle sécuritaire". Il importe de se pencher sur "les aspects socio-économiques susceptibles de jeter les jalons d'une paix durable dans les sociétés post-conflits", a-t-il préconisé. M. Bouchaara a mis, en outre, l'accent sur la "modularisation" et indiqué que les pays fournisseurs de contingents étaient prêts à participer à ces modules pour partager leur expérience et notamment prendre part aux ateliers. S'agissant de la gestion des ressources humaines, le représentant a estimé "indispensable que des informations claires soient fournies" . Le Mouvement des non-alignés insiste pour qu'une formation adéquate soit fournie aux dirigeants des missions de maintien de la paix. Il a, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessité de fournir une évaluation finale d'une mission et de s'assurer que la protection des civils incombe à l'Etat hôte. Selon lui, la protection des civils exige une approche transversale et globale, un appui logistique et des mandats bien définis et réalisables. M. Bouchaara qui a souligné l'importance qu'attache le MNA à la sûreté et la sécurité des casques bleus, a ainsi appelé à la redynamisation des efforts sur cette question, soulevant en outre, le problème des indemnisations qui devraient, en cas d'invalidité ou de décès de membres du personnel en mission, leur être versées ou être accordées à leur famille. Cette question demeure une "source de préoccupation" pour de nombreux pays fournisseurs de contingents, a-t-il fait observer. Tout en rendant hommage aux casques bleus qui "sont morts pour la paix", il a invité, à ce propos, le secrétariat de l'Onu à "procéder à l'indemnisation de tous les cas de décès ou d'invalidité survenus au service des Nations unies". A l'ouverture de cette séance, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, et la Secrétaire générale adjointe à l'appui aux missions, Susana Malcorra, ont présenté deux exposés retraçant les développements récents et les stratégies à court et moyen termes des opérations de maintien de la paix. M. Le Roy qui s'est félicité de la constance et de la qualité de la contribution du Royaume aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, a suggéré, face à la complexité croissante des menaces à la paix et à la sécurité internationales, une réponse effective de toute la communauté internationale. "Pour cela, a-t-il expliqué, il faut garder à l'esprit que le maintien de la paix ne représente que l'une des composantes des efforts possibles de la communauté internationale, et que le succès de ces efforts dépend d'une approche concertée".