La Fédération Internationale des Ligues des droits de l'Homme (FIDH), collectif regroupant plusieurs ONGs internationales de défense des droits humains, a dénoncé, lundi, devant le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU, réuni dans le cadre de sa 15ème session, les tentatives des autorités algériennes d'étouffer les manifestations des familles des victimes des disparitions forcées. "En Algérie, la Fédération Internationale des Ligues des droits de l'Homme déplore les démarches entreprises par les autorités algériennes en vue de réduire au silence les familles des victimes des disparitions forcées en ayant recours à la violence pour disperser les manifestations pacifiques hebdomadaires, notamment des mères et des grands-mères des disparus", a indiqué la déléguée de la FIDH, qui intervenait en plénière du CDH, dans le cadre du point 4 relatif aux "situations relatives aux droits de l'Homme qui requièrent l'attention du Conseil". La FIDH a appelé "les autorités algériennes à répondre aux demandes légitimes" de ces familles "pour obtenir la vérité et la justice". A ce propos, la Fédération a invité les autorités algériennes à "diligenter des enquêtes impartiales et indépendantes sur les disparitions forcées de milliers de personnes pendant le conflit interne des années quatre vingt dix et à traduire en justice les responsables". A rappeler qu'Amnesty International, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme (REMDH) et l'Observatoire pour la Protection des Défenseurs des droits de l'Homme ( programme conjoint de la FIDH et de l'Organisation Mondiale Contre la Torture - OMCT), avaient vivement réagi à l'interdiction violente d'une manifestation pacifique qui devait être organisée le 11 août dernier à Alger. Selon Amnesty International, environ 3.000 cas de disparitions ont été recensés depuis 1993 en Algérie.