L'Assemblée nationale française (Chambre basse du parlement) a adopté, mercredi, au terme d'un débat tendu, le projet de loi portant, notamment, l'âge du départ légal à la retraite en France à 62 ans. Au terme d'une longue séance qui a débuté depuis mardi après-midi, le texte a été adopté à la majorité absolue par 329 voix contre 233 en première lecture. Il devra encore être entériné par le Sénat, début octobre. La gauche et les Verts (opposition) ont voté contre le projet de loi et huit députés de la droite (majorité) se sont abstenus. Le texte prévoit le relèvement de l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans, et celui de la retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestres cotisés de 65 à 67 ans. Le projet de loi a été amendé après l'arbitrage du président Nicolas Sarkozy qui a proposé des aménagements portant notamment sur les emplois pénibles et sur les personnes qui ont commencé à travailler jeunes. Le gouvernement estime que faire travailler les Français plus longtemps, comme c'est le cas pour d'autres pays européens, est la meilleure option pour assurer des besoins de financement estimés à 70 milliards d'euros d'ici à 2030. Mais c'est cette mesure qui a été le plus critiquée par les opposants à cette réforme. Mercredi, des milliers de manifestants s'étaient rassemblés à proximité de l'institution législative pour contester ce texte et dénoncer "une réforme injuste". La gauche, soutenue par les centrales syndicales, compte désormais sur la mobilisation populaire pour dissuader le Sénat de voter le texte, à travers une nouvelle journée d'action et de grève, prévue le 23 septembre, le jour même du début de l'examen du texte à la haute assemblée. Le 7 septembre, les rues de la capitale française ont vu défiler entre 1,2 millions de personnes (selon la police) et 2,7 millions (selon les syndicats) pour dénoncer cette réforme.