Les localités du sud-est du pays font face dès la fin d'été et surtout en début d'automne aux intempéries ravageuses, menaçant les récoltes agricoles, le bétail, les modestes demeures en pisé et parfois même les populations, qui se retrouvent inopportunément au mauvais moment et au mauvais endroit. Par Mustapha Elouizi Les populations d'Errachidia, Ouarzazate, Tinghir et Zagora ont désormais l'habitude de ces rendez-vous automnaux qui perturbent leur train de vie quotidien, du reste paisible. Après des temps dures ces dernières années, ils commencent à prendre leurs précautions, se préparant fort bien aux ravages causés par ces ravins meurtriers. Les responsables de la chose locale ont aussi mis en place les infrastructures nécessaires à même d'endiguer les dangers imprévisibles. Mais, beaucoup reste à faire, en matière de mesures préventives. L'on s'attend ainsi à l'installation d'un système d'alarme dans les zones à risque, à l'instar de ce qui est en vigueur à Ourika, à titre d'exemple. Si l'on est loin des bilans catastrophes des dernières années (Merzouga, Gourrama, Goulmima...), les précipitations qui s'abattent là-haut aux cimes du Haut Atlas imposent toujours leurs propres chemins. Parfois, elles investissent les lieux où on les attend le moins causant des dégâts matériels et heureusement, les cas de pertes humaines commencent à disparaître. Imilchil, zone privilégiée des orages, a eu cette année son lot habituel vers la fin du mois du Ramadan. Et ce ne sera terminé que vers la mi-octobre. Comme à l'accoutumée, les eaux sont sorties de leur lit. Sur près de 100 km , reliant Imilchil à Amouggar, les vergers ont été ravagés. D'importantes pertes matérielles ont été enregistrées notamment au niveau des pommiers, de la production des tomates et de la luzerne. Quant à la route reliant Imilchil à Rich sur 138 km, elle a été envahie par les crues et plusieurs tronçons, notamment entre Amouggar et Outerbat. Là, les pluies torrentielles causent la chute des crues, mais aussi des roches à même de bloquer cette route étroite et sinueuse. Pour sa part, la population du douar Aït Chaker, à une quarantaine de kilomètres du centre d'Errachidia, a eu, le weekend dernier, la visite traditionnelle d'inondations meurtrières. Bilan effondrement partiel de cinq maisons en pisé et d'importants dégâts enregistrés dans les vergers avoisinants. Le problème est itératif. Les habitants du douar ont adressé à maintes reprises leurs doléances aux services et parties concernées, en vain. "Nous souffrons du même problème depuis les années soixante-dix du siècle dernier, malgré le fait que nous ayons saisi tous les services concernés ". Le même weekend, et à une vingtaine de kilomètres de Goulmima, les pluies torrentielles ont causé des dommages aux khettars au niveau de la zone de Lgelta. Là, c'est l'entreprise chargée de réparer ce système traditionnel d'adduction d'eau qui a failli aux normes de sécurité. Les populations subiront les conséquences. Les responsables des travaux visant à réparer les khettart d'Oughroud n'ont pas entrepris la déviation requise du Oued traversant le site du chantier. L'eau n'étant pas bloquée et déviée a sérieusement endommagé la khettara, source d'eau des populations et partiellement affecté la seguia locale. Les intempéries d'automne au sud-est du pays sont une donne naturelle durable, les populations n'ont dès lors qu'à redoubler d'effort en matière de précautions, les responsables à mettre en place aussi bien des systèmes d'alarme que les infrastructures requises.