La Chambre de commerce, d'industrie et de services (CCIS) de la région Fès-Boulemane a annoncé jeudi la mise en place d'une cellule chargée du suivi de l'accord d'Agadir ayant créé une vaste zone de libre-échange entre les pays signataires (Maroc, Egypte, Jordanie et Tunisie). La création de cette unité vise à informer les investisseurs de la région sur les opportunités d'affaires offertes par cet accord (signé le 25 février 2005 et entré en vigueur le 27 mars 2007), dont les dispositions sont mal connues des professionnels, a précisé le président de la Chambre, M. Fouad Zine Filali, à l'issue d'une rencontre d'information sur "Les atouts et les entraves de l'Accord d'Agadir". L'action de la cellule devra s'étendre aussi à tous les accords de libre échange conclus par le Maroc avec ses partenaires, a-t-il ajouté, précisant que l'unité aura aussi la tâche de faire parvenir au ministère du Commerce extérieur les plaintes éventuelles des opérateurs. Il est nécessaire de mettre à la disposition des professionnels de la région toutes les informations sur les atouts de cet accord pour leur permettre de développer leurs opérations au sein de ce grand marché de 122 millions d'âmes, a expliqué pour sa part, M. Mohammed Maoukil, chef du Service des pays arabes et islamiques au ministère du Commerce extérieur. Si la balance commerciale du Maroc est déficitaire avec des pays membres de cet accord, c'est parce que les exportateurs nationaux sont moins agressifs que leurs homologues dans ces pays, a-t-il estimé, appelant les opérateurs à tirer profit aussi des opportunités qu'offrent les accords bilatéraux conclus avec les pays concernés. A l'exception des produits agricoles et des produits prohibés pour des raisons sanitaires et environnementales, les échanges commerciaux au sein de la zone se font désormais librement, sans droits de douane, a expliqué de son côté, M. Jaafar El Kardoudi, conseiller du ministre du Commerce extérieur. Il a réaffirmé à cette occasion la disposition de son département à examiner toutes les questions que soulève la mise en oeuvre de l'Accord d'Agadir, citant à titre d'exemple le problème de l'exportation des voitures automobiles "Logan" vers l'Egypte, définitivement réglé, dans le cadre du respect des engagements pris par les parties. Présentant cet accord, il a noté que sa mise en application a eu pour principal résultat la réalisation d'études sectorielles (textile, automobile, chaussures et cuir). Une autre étude sur le transport est en cours de finalisation, a-t-il ajouté. Ces études ont permis de définir une stratégie fixant les axes de complémentarité entre les pays membres de l'accord d'Agadir dans les trois secteurs du textile, de l'automobile et des chaussures et cuir, a-t-il dit. Elles ont permis aussi de développer les possibilités de drainer des investissements vers la zone, selon un plan préétabli. Initié dans le cadre de la préparation des pays signataires aux échéances relatives à la création d'une zone de libre échange euro-méditerranéenne, l'Accord d'Agadir a prévu pour ce faire un dispositif d'intégration régionale dans cette zone, outre le renforcement et la dynamisation des échanges entre ses membres. Il est administré par deux comités ministériels, un comité technique de suivi, un comité d'orientation et une unité technique basée à Amman.