Depuis son entrée en vigueur le 27 mars 2007, l'Accord d'Agadir n'a pas eu les résultats escomptés, dont l'accroissement des transactions commerciales entre les pays membres (Maroc, Egypte, Tunisie et Jordanie). Pour rappel, cet accord, signé en février 2004 à Agadir, a pour principal objectif l'accélération du processus d'intégration Sud-Sud à travers l'élimination de l'essentiel des barrières tarifaires et non tarifaires sur le commerce. Malheureusement, jusqu'à présent, les échanges commerciaux entre les quatre pays demeurent en deçà des aspirations. Face à cette situation, ces pays devront mener des actions visant à réduire les obstacles au commerce. C'est justement dans ce sens qu'une réunion des ministres du Commerce extérieur des pays signataires de l'Accord d'Agadir est prévue la mi-février 2010 à Rabat. Objectif : engager une réflexion profonde sur les moyens susceptibles de dynamiser l'Accord d'Agadir. A cet égard, l'accent sera mis sur la problématique du transport maritime entre les quatre pays et les moyens pour encourager l'intégration industrielle entre leurs entreprises. Les restrictions à l'importation, à l'accès au marché des services, certains droits de douane élevés, l'absence de transparence des mesures sanitaires et phytosanitaires, la bureaucratie, les incohérences des règlements et la faible application des droits de propriété intellectuelle alourdissent le coût des échanges. Toujours pour dynamiser l'Accord, faut-il le rappeler, la Chambre de Commerce, d'Industrie et de Services (CCIS) de la région Fès-Boulemane a récemment mis en place une cellule chargée du suivi de l'Accord d'Agadir. Objectif: informer les investisseurs de la région sur les opportunités d'affaires offertes par cet Accord, dont les dispositions sont mal connues des professionnels. La tâche de la cellule sera même de faire parvenir au ministère du Commerce extérieur les plaintes éventuelles des opérateurs. Il reste à espérer alors que cette rencontre ministérielle sur l'Accord d'Agadir aboutisse à des mesures tangibles permettant de créer des complémentarités entre les quatre pays. D'ailleurs, des études sectorielles réalisées dans ce sens ont permis de définir une stratégie fixant les axes de complémentarité entre eux dans trois secteurs : textile, automobile et chaussures et cuir. Elles ont permis aussi de développer les possibilités de drainer des investissements vers la zone, selon un plan préétabli. Bien plus, le Maroc est parvenu à réaliser une réelle avancée avec l'Egypte. En effet, les autorités égyptiennes vont exclure de leurs pratiques l'obligation de légalisation des certificats d'origine et des documents y afférents. Cette mesure concerne tous les produits échangés avec le Maroc dans le cadre de la convention de facilitation et de développement des échanges commerciaux entre les pays arabes et des Accords de libre échange entre l'Egypte et le Maroc, y compris celui d'Agadir.