Expression et forme poétique originales de la littérature ancienne du Japon, le « Haïku » est de moins au moins «dit » par les poètes modernes. Bref, concis et aux relents mystiques évidents, le « Haïku » est généralement dit par le poète dans des états et des situations qui échappent à être saisis par la dimension du MOT, des états mystiques d'illumination. Le « Haïku » ne dépasse guère trois (3) vers : Me laissant hagard L'ablette dans le ruisseau Majestueuse -5 syllabes, 7 syllabes, 5 syllabes- Il exprime avec fougue l'unité de l'existence à travers des petites choses perçues et conçues par les profanes sans fondement, banales même. Il approche les contingences et les mondanités de la vie sans préjugés aucuns. Il reflète, dans une belle langue, musicale, quelquefois explosive, parfois même abrupte et nonchalante ou viscérale, l'instant vécu. Le « Haïku » est par excellence la poésie qui exprime le mieux l'instant présent, l'émotion ressentie, l'éternel. Cette forme de poésie, typiquement japonaise, est en général appréciée, chantée et dite par des moines-poètes, des sages, habités qu'ils sont par l'harmonie du Cosmos. Ils ne chantent la beauté et la majesté d'une rizière qu'accompagnés du papillotement de bestioles.