Le président Bouteflika serait à l'article de la mort, dans une Algérie vivant toujours à l'époque de la guerre froide et du rideau de fer. Ses gouvernants, ayant un faible pour l'opacité et traitant leurs citoyens avec condescendance, seraient tentés de créer plus d'une diversion afin d'avoir la main libre d'assurer leur succession et la pérennité de leur système de gouvernance, c'est-à-dire comme le dicte la structure d'un régime pseudo-démocratique, à la limite dictatorial. Quoi de plus facile que détourner l'attention vers le voisin « dérangeant » de l'Ouest, source d'une crainte longtemps entretenue ? Comment, autrement, expliquer les dernières provocations à l'encontre du Maroc ? Il y a eu d'abord l'incitation de la marionnette d'Alger, le polisario, à envahir les zones tampon de Bir Lahlou et d'El Guergarate, puis sa dotation en armement, ensuite le survol des frontières maroco-algériennes au moyen de drones, sous le prétexte de surveiller le trafic de drogue et la contrebande. La réaction du Maroc est escomptée. Une situation tendue sciemment entretenue qui n'a pas manqué d'alimenter les médias des deux pays, voire d'autres pays. Notre voisin de l'Est déploie, en effet, système sophistiqué pour la surveillance technique et électronique des frontières, patrouilles dotées de caméras infrarouges et radars mobiles... tout cela pour débusquer des narcotrafiquants... C'est fort douteux ! Que ne destine-t-il ces moyens à la lutte contre l'AQMI qui fait du Sud de l'Algérie sa zone d'action traditionnelle ? Relancer la tension et l'escalade avec le Maroc, en ce moment précis où le pouvoir algérien chavire, n'a qu'une explication plausible : l'armée et les services de renseignements algériens font tout pour garder le pouvoir et maintenir le pays sous leur poigne de fer. De toute évidence, les véritables tenants du pouvoir à Alger ne comptent pas lâcher prise de sitôt.