La crise d'El Guergarate par laquelle le polisario espérait parasiter la percée africaine du Maroc, s'est retourné contre son auteur et scellé l'échec cuisant de la stratégie algéro-polisarienne menée tambour battant depuis des années en claironnant le grotesque mensonge de "territoires libérés". En se retirant unilatéralement de cette zone où il avait entrepris, en concertation avec l'ONU, des travaux d'asphaltage de la piste reliant El Guergarate à la Mauritanie, le Maroc a atteint des objectifs stratégiques précieux. Il a tout d'abord placé le front polisario en confrontation directe avec les Nations Unies, ce qui réduit à néant sa posture de "victime" et l'accule à la défensive à quelques encablures de la session d'avril du Conseil de Sécurité. Le Secrétariat Général de l'ONU a en effet exigé du polisario de se retirer d'El Guergarate qui fait partie de la zone tampon et de toute la zone démilitarisée et inhabitée, ce long couloir situé entre la ceinture de sécurité érigée par l'Armée marocaine et les frontières avec l'Algérie et avec la Mauritanie jusqu'à l'Atlantique. Zone placée par le Maroc à la disposition des forces de la MINURSO en vertu de l'accord de cessez-le-feu de 1991. Par cette position tranchée de l'ONU, le Maroc aura réussi à piéger la propagande du polisario sur le mythe des «territoires libérés», ce qui oblige le mouvement séparatiste à évacuer les zones investies à Bir Lahlou, El Guergarate, Tifariti, Lamhiriz, Mijeq... et retourner à ses bases à Tindouf. Autrement, il se retrouve en situation de violation flagrante du cessez-le-feu, ce que les Nations Unies ne manquent pas de noter à ses dépens. Le rappel par l'ONU du caractère "zone tampon" d'El Guergarate et de la zone démilitarisée et inhabitée longeant la ceinture de sécurité, ramène donc l'Algérie et le polisario à la case départ alors qu'ils planifiaient le transfert des populations séquestrées dans les camps de Tindouf dans cette partie dite "libérée" et prétendre ainsi disposer des attributs d'un Etat, à savoir une population, un territoire et une souveraineté. Echec total donc. D'où l'entêtement du polisario à évacuer El Guergarate sachant que cela devrait aussi s'appliquer à l'ensemble de la bande entre la ceinture et les frontières, ce qui raisonne par ailleurs comme une fatalité.