Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, Rabat a mis en garde contre les conséquences de la tenue du simulacre de congrès du Polisario vendredi prochain dans la zone démilitarisée de Tifariti. Rabat vient de saisir l'ONU sur la décision controversée du Polisario de tenir son simulacre de congrès dans la région démilitarisée de Tifariti. Dans une lettre à Ban Ki-moon, adressée par le représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, El Mostafa Sahel, le Royaume a dénoncé vigoureusement la tenue, vendredi prochain, dans la zone tampon de Tifariti, du soi-disant 12ème congrès du Polisario, mettant en garde contre les graves conséquences de cette décision. Ce nouvel épisode, un de plus dans le long feuilleton des provocations, constitue une «violation des accords de cessez-le-feu» conclus en 1991, a précisé M. Sahel, qui a réitéré la détermination du Royaume à «préserver ses droits sur l'ensemble du territoire et son rejet de toute tentative visant à introduire une modification de fait dans le statut de Tifariti». Il s'agit d'une violation grave et caractérisée du cessez-le-feu proclamé le 6 septembre 1991, puisque la Minurso est censée veiller à ce que la partie du territoire, située à l'est du dispositif de défense – de laquelle les Forces armées royales se sont, volontairement, retirées pour consolider le cessez-le-feu et prévenir tout nouvel accrochage, y compris avec l'armée algérienne -, soit exempte de toute présence militaire ou installations civiles. Or, l'accord, conclu sous les auspices des Nations Unies, n'a pas été respecté par la partie adverse. Pire encore, cette partie s'est livrée à une rhétorique irresponsable. Dans une récente sortie, le Polisario a déclaré «ne faire qu'exercer sa souveraineté à Tifariti», qu'il a présenté comme «un territoire libéré», entre autres termes puisés dans le lexique de la provocation. Sa surenchère ne s'est pas arrêtée à ce niveau de la gesticulation verbale, puisque le Polisario a procédé au déplacement de centaines de Sahraouis, d'origine notamment mauritanienne et algérienne, vers la région de Tifariti, mobilisant des éléments militaires, déguisés en civils, pour encadrer les soi-disant Sahraouis de Tindouf, dans une tentative de tromper la vigilance des éléments de la Minurso. Un véritable exode trié sur le volet est organisé vers Tifariti, sous la surveillance des services de sécurité algériens qui ont installé des postes de contrôle sur l'axe de Tindouf -Tifariti, prenant des mesures draconiennes pour empêcher les séquestrés de s'échapper des camps à destination de la mère-patrie, le Maroc. Les parties qui organisent, ou appuient ce simulacre de congrès, dans une zone dangereuse, mettent en péril la vie des civils déplacés, a averti le Royaume, qui a appelé l'ONU à intervenir, de manière énergique, pour empêcher la mascarade de Tifariti. Récapitulons : Violation grave des accords de cessez-le-feu de 1991, déplacement massif et dangereux des civils vers la zone démilitarisée de Tifariti, présence des éléments militaires du Polisario déguisés en civils … Ce sont là autant de défis à la légalité internationale, à quoi vient s'ajouter un élément qui ne saurait passer inaperçu. Par sa décision, le Polisario, soutenu par son tuteur algérien, veut sans doute torpiller le procès de négociations, dont la troisième manche est prévue du 7 au 9 janvier prochain à Manhasset, en banlieue new-yorkaise. Le Polisario a intérêt à maintenir le statu quo sur la question du Sahara, parce que c'est ce conflit créé de toutes pièces qui lui a permis d'avoir le pouvoir et de s'enrichir sur «le dos» de la population séquestrée en continuant de quémander l'aide internationale.