En position de force, le Royaume du Maroc doit rester serein face aux derniers agissements provocateurs du Polisario dans la région de Tifariti, a affirmé à ALM le président de la Chambre des représentants, Mustapha Mansouri. ALM : Quels résultats avez-vous tirés de la réunion, mercredi dernier au Parlement, des députés et des conseillers, suite à la décision du Polisario de tenir son congrès dans la zone de Tifariti ? Mustapha Mansouri : Je dois d'abord souligner que c'est la première fois que les deux Chambres du Parlement se réunissent en une seule séance publique pour dénoncer la tenue du congrès du Polisario dans la zone démilitarisée de Tifariti. Généralement, les deux Chambres ne se réunissaient que lors de l'ouverture de l'année législative par SM le Roi, ou quand un Chef d'Etat intervient ou adresse un message à la Nation à travers le Parlement. Cette première s'explique par la nécessité de réagir aux derniers agissements du Polisario, plus précisément sa dernière incursion dans la zone démilitarisée de Tifariti. Vous avez adressé une lettre au SG de l'ONU, Ban Ki-moon, à l'issue de la réunion de mercredi. Qu'attendez-vous concrètement des Nations unies ? Le message que nous voulions délivrer à travers la réunion des députés et des conseillers à l'opinion publique internationale, c'est de dire que le Polisario n'a pas le droit de tenir son congrès dans une zone qui, en vertu des accords de cessez-le-feu de 1991, conclus sous l'égide de l'ONU, doit être exempte de toute présence civile et militaire. Les derniers agissements du Polisario sont illégaux et en contradiction avec toutes les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Dans la lettre du Parlement aux Nations unies, nous avons appelé son secrétaire général à prendre les mesures nécessaires pour rétablir la légalité internationale. Le Maroc a multiplié les appels à l'adresse de l'ONU pour mettre un terme aux incursions du Polisario à Tifariti, mais ils sont restés sans réponse. Quelles seront les conséquences de ce silence sur le dossier du Sahara ? Ce qui est important, ce n'est pas le congrès du Polisario en soi. Tout le monde sait que ce soi-disant congrès n'est qu'une surenchère. Ce qui est préoccupant, c'est que ce simulacre de congrès se tienne sur un territoire où il faut s'abstenir de toute activité civile et militaire. N'empêche, le Maroc doit rester serein, il est en position de force. Les agitations du Polisario dénotent son désarroi, devant les scissions qui commencent à s'entrevoir parmi ses rangs et le fait que la majorité des pays appuient l'offre marocaine d'autonomie. Je suis optimiste quant à l'issue du conflit. Je pense que la région de l'Afrique du Nord doit se tourner contre le sous-développement et non vers la guerre, dont elle peut bien se passer. Et puis, il y a quand même une proposition du Maroc pour octroyer un statut d'autonomie au Sahara, dans le cadre de la souveraineté du Royaume. Il ne faut pas perdre de vue le troisième round de négociations, prévu au début janvier.