Le ministre des Affaires étrangères a dénoncé, dans une lettre au SG de l'ONU, la passivité de la Minurso. L'ONU, et plus particulièrement la Minurso qui est chargée de veiller au respect des accords de cessez-le-feu au Sahara, est responsable devant la multiplication des incursions militaires du Polisario dans la zone tampon de Tifariti, a affirmé jeudi le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri. Dans une lettre adressée au SG de l'ONU, Ban Ki-moon, le chef de la diplomatie marocaine a déploré la «passivité» de la Mission de l'ONU au Sahara face aux «violations graves et caractérisées» perpétrées ces derniers temps par le Polisario, dont la dernière en date est la tenue par les séparatistes, à partir de ce vendredi et jusqu'au 18 décembre, d'un simulacre de congrès dans la zone démilitarisée de Tifariti. Relevant «l'absence de réaction» de la part de la Minurso, M. Fassi Fihri a exprimé sa préoccupation quant aux effets de cette « passivité», qui peut être interprétée par le Polisario et l'Algérie comme « une incitation ou un encouragement à leurs actes». «L'attitude passive de la Minurso, et les propos négatifs et agressifs (du Polisario) qui l'accompagnent provoquent une forte émotion», a indiqué M. Fassi Fihri. Le responsable marocain a ajouté que «le Royaume du Maroc se réserve le droit de prendre toutes les actions nécessaires» en l'absence d'une réaction de la part de l'ONU pour mettre un terme aux violations répétitives des accords conclus le 9 septembre 1991, sous les auspices des Nations unies. Outre les incursions militaires opérées par le Polisario, soutenu par l'Algérie, dans la zone tampon de Tifariti, évacuée volontairement par les Forces armées royales pour éviter tout accrochage, y compris avec l'armée algérienne, les séparatistes ont multiplié les déclarations belliqueuses et les allégations dangereuses, telles que «territoires libérés», ou encore «le Polisario exerce sa souveraineté à Tifariti». Cette escalade, voulue par le Polisario, épaulé par son tuteur algérien, met en danger «la paix et la stabilité dans la région», a mis en garde le chef de la diplomatie marocaine, appelant l'ONU, parrain du processus de paix engagé en 1991, après 16 ans d'affrontements, à prendre les mesures nécessaires pour empêcher le déclenchement de nouvelles hostilités.