Suite aux provocations orchestrées vendredi par le Polisario près de la localité de Mahbès, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Taïeb Fassi Fihri, a adressé, sur Hautes instructions de SM le Roi, une lettre au Conseil de sécurité lui demandant d'assumer ses responsabilités. Nouvelle violation de l'accord de cessez-le-feu de 1991, une de plus, et de trop. Vendredi dernier, quelque 1400 personnes, dont des étrangers, encadrées par le Polisario, ont franchi la zone interdite près de Mahbès, une localité marocaine située à la frontière avec l'Algérie, à bord de 90 jeeps, 10 camions, et d'autres véhicules et bicyclettes. Réagissant à cette nouvelle provocation, le Maroc a saisi, vendredi, le président du Conseil de sécurité, Claude Heller , lui demandant l'intervention des Nations Unies pour faire respecter l'accord de cessez-le-feu. Dans une lettre, adressée sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, a appelé les Nations Unies à «assumer leurs responsabilités et à prendre les mesures qui s'imposent pour asseoir leur autorité dans la zone située entre le dispositif de défense et les territoires algérien et mauritanien où, conformément aux accords militaires de 1991, aucun fait accompli ou changement de statu quo n'est permis au demeurant, quel que soit l'artifice», souligne le chef de la diplomatie marocaine, condamnant «avec vigueur de tels actes provocateurs et dangereux». Le ministre Fassi Fihri relève, dans la même lettre, que «cette action, initiée et opérée directement à partir du territoire algérien, confirme la responsabilité directe de ce pays dans sa préparation et son exécution». Face à cette nouvelle provocation, qui s'est déroulée «au vu et au su de la Minurso», le Maroc ne saurait rester les bras croisés. «Le Royaume continuera à veiller au respect de son intégrité territoriale et de son unité nationale. Il se réserve le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme à de tels agissements, préserver sa sécurité nationale et assurer la quiétude de sa population», ajoute le ministre Fassi Fihri, dans sa lettre au président du Conseil de sécurité. La nouvelle provocation séparatiste est dénoncée comme une tentative de sabotage des efforts actuellement engagés pour remettre sur les rails le processus de négociations sur le Sahara marocain. «Ce grave incident survient au moment où le Conseil de sécurité est sur le point d'examiner le rapport du secrétaire général et d'apporter son appui à la reprise des négociations, sur la base de la résolution 1813», fait constater le ministre Fassi Fihri. Le responsable marocain relève que cet incident «rejoint, dans sa logique, d'autres tentatives répétées de l'Algérie et du Polisario visant à saper les efforts des Nations Unies tendant à relancer la dynamique des négociations». Par ce genre d'actions, les autres parties veulent «entraver la recherche d'une solution politique réaliste au différend régional sur le Sahara», écrit encore le ministre, soulignant que «pour sa part, le Royaume du Maroc continuera, dans la sérénité, de coopérer avec le Conseil de sécurité, le secrétaire général et son nouvel envoyé personnel, pour avancer sur la voie de la solution politique fortement encouragée». Par ailleurs, le Maroc a de nouveau dénoncé «l'attitude passive de la Minurso vis-à-vis de telles actions». Cette attitude «est interprétée par les autres parties comme un encouragement à poursuivre ces actes», note le responsable marocain, mettant en garde contre «une nouvelle étape dans l'escalade, mettant en péril la vie des personnes civiles». «Le Royaume du Maroc n'a pas cessé d'attirer l'attention du Conseil de sécurité, du secrétaire général et de la Minurso sur les dangers que représentent de telles actions provocatrices et prétendument civiles et de dénoncer leur caractère répétitif, en demandant aux Nations Unies d'assumer leurs responsabilités dans la zone située à l'Est du dispositif de défense», a rappelé le responsable marocain, en appelant les Nations Unies à faire respecter l'accord de 1991.