Le salon Halieutis d'Agadir ouvre ses portes mercredi pour une quatrième édition, placée sous le signe de la durabilité avec une forte dimension africaine. Ce choix en faveur du développement durable des ressources halieutiques s'inscrit dans la droite ligne des engagements de la communauté internationale en faveur de la préservation des écosystèmes marins, pris lors de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) qui a eu lieu au Maroc. Sur quatre jours, le salon rassemble des professionnels d'une quarantaine de pays autour de solutions innovantes permettant de réduire l'impact des activités humaines sur l'environnement marin, qu'il s'agisse de l'industrie de transformation ou de la pêche artisanale, côtière ou hauturière. Placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, ce rendez-vous constitue incontestablement une vitrine des avancées réalisées dans le cadre de la stratégie nationale de développement du secteur halieutique et de promotion des produits de la mer "Halieutis 2020". Il se veut aussi une vitrine africaine des métiers de la pêche et de l'aquaculture au vu du grand nombre de pays partenaires, avec la France comme invité d'honneur, plus de 255 exposants nationaux et internationaux, ainsi que des dizaines de milliers de visiteurs attendus. Les organisateurs ont retenu le développement durable comme thématique avec l'ambition de tracer les contours d'une exploitation pérenne des ressources halieutiques. Un tel enjeu s'inscrit pleinement dans les priorités de la COP22, qui a vu la totalité des Etats et des ONG présents dans la ville ocre s'engager en faveur de la protection des océans contre les effets du réchauffement et de la surexploitation. Des objectifs majeurs que le Royaume a pris en compte dès la genèse du Plan Halieutis, a rappelé au passage le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, lors d'un point de presse mardi à Agadir, en relevant que la durabilité des ressources est érigée en priorité nationale. D'une surface d'un million de Km2, le domaine maritime du Royaume abrite d'importantes ressources halieutiques. Ses eaux attirent d'innombrables espèces à haute valeur commerciale. Avec le plan Halieutis, le Maroc s'est attelé à construire un modèle de développement durable pour éviter les dangers de la surexploitation de la ressource halieutique. Ce modèle s'articule autour de la conciliation des objectifs du développement, de l'emploi et de la protection de l'environnement, qui sont la garantie de la durabilité de la ressource. Cet engagement anime le Maroc également au niveau du continent. Acteur majeur régional en matière de préservation des écosystèmes marins et des ressources halieutiques, le Royaume, qui assure la présidence de la COP22, se trouve à la pointe du combat en faveur de la protection des milieux marins. Lors du Sommet de Marrakech, le Royaume a présenté l'initiative de la "ceinture bleue", partant de sa conviction de la nécessité d'un modèle de croissance bleue innovant et durable qui s'adresse particulièrement aux pays d'Afrique. A travers le département de la Pêche maritime et l'Institut national de recherche halieutique, le Maroc a présenté, avec la FAO ainsi que d'autres partenaires, cette initiative qui vise à la fois l'adaptation et la contribution à l'atténuation des effets des changements climatiques. Une telle feuille de route constitue un cadre fédérateur favorable à l'émergence d'une économie halieutique sobre en carbone, à faible empreinte écologique sur les écosystèmes marins côtiers. L'objectif est de faire de l'écosystème côtier marin africain un espace de développement économique durable, dont les retombées iront aux communautés côtières. La dimension financière n'est pas oubliée, car chaque projet d'atténuation et d'adaptation présenté dans le cadre de l'initiative "Ceinture Bleue", pourra bénéficier dès 2020 de financements internationaux. Toutes ces priorités seront à nouveau au cœur des débats et rencontres lors de cette messe des professionnels et acteurs mondiaux des secteurs de la pêche et de l'aquaculture, réunis dans la capitale du Souss.