Le Collectif des communautés subsahariennes au Maroc, une ONG basée à Rabat, a dénoncé "haut et fort l'expulsion musclée" des ressortissants subsahariens d'Algérie où ils font l'objet d'une chasse à l'Homme, en violation des conventions internationales en la matière, a affirmé Reuben Odoi, membre dudit collectif. "Nous dénonçons haut et fort ce genre d'actes qui constituent une atteinte flagrante aux droits de l'Homme et une violation des conventions internationales", a souligné M. Odoi, également directeur-fondateur du groupe artistique "Minority Globe", basée à Casablanca. "Ce qui se passe en Algérie n'est pas étonnant. Ce n'est certes pas nouveau, mais ce n'est pas raisonnable non plus", a-t-il relevé, rappelant que des expulsions manu militari des ressortissants subsahariens ont déjà eu lieu en Algérie en 2004. Pour M. Odoi, qui assure avoir passé une année en Algérie, "là-bas ce n'est ni la Tunisie, ni le Maroc où, à la faveur d'une ambitieuse politique migratoire, les Subsahariens vivent nettement mieux en paix". "Dommage que là-bas rien n'a changé et que, douze ans après, rien ne bouge", a-t-il déploré, avant de s'interroger si les autorités algériennes, pourtant signataires de plusieurs conventions relatives aux migrants, "sont vraiment conscientes de ce qu'elles font". Dans la foulée de cette chasse aux migrants, un haut responsable algérien a accusé les ressortissants des pays subsahariens de "propager le Sida dans son pays". Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) et avocat du pouvoir, ira jusqu'à déclarer à un journal local que "ces maladies sont considérées comme quelque chose d'habituelle et de normale chez cette communauté".