La corruption est devenue «un sport national à tous les niveaux de l'administration» en Algérie, a déploré le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH-organisme public des droits de l'Homme), Farouk Ksentini. Le phénomène de la corruption «se répand parallèlement au pouvoir de l'argent qui prend de l'ampleur», a dit M. Ksentini qui s'exprimait dimanche sur les ondes de la radio publique algérienne. Depuis 2011, la justice algérienne a instruit 1.337 affaires de corruption ayant abouti à la condamnation de 1.917 personnes, avait indiqué en octobre dernier le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal. L'association algérienne contre la corruption (AACC) avait récemment attiré l'attention sur le fléau de la corruption qui «continue de se développer à tous les niveaux» en Algérie, tout en relevant «l'absence d'une volonté politique» pour lutter contre ce fléau. «La corruption continue de se développer à tous les niveaux: petite et grande corruptions ne connaissent aucun frein. La réglementation sur les marchés publics, à force de remaniements, n'existe pratiquement plus. Le gré à gré devient la règle, au lieu d'être l'exception. Les grands projets d'infrastructures et les acquisitions de gros équipements sont attribués à des firmes internationales déjà éclaboussées par des scandales de corruption», avait affirmé Djilali Hedjadj, porte-parole de l'AACC. Pour faire face à ce fléau qui prend de l'ampleur, l'office central de répression de la corruption «doté de tous les moyens humains et matériels» sera incessamment opérationnel, indique-t-on de source officielle.