Le président de la Commission consultative pour la promotion des droits de l'homme, commission chargée de faire la lumière sur les disparus, Farouk Ksentini, a affirmé jeudi que 500.000 personnes ont été présentées à la justice, durant la décennie 90, dans des affaires liées au terrorisme. Me Farouk Ksentini, qui a présenté son rapport au chef de l'Etat, lequel rapport n'a pas été rendu public, au terme de plusieurs mois d'investigations, a estimé que les autorités algériennes devaient livrer la guerre contre 25.000 terroristes. Selon lui, les dépassements semblaient inévitables, dans une guerre qui n'était pas propre. Il reconnaît qu'il y avait certes des dépassements, "mais il va falloir prendre en considération les circonstances. L'Etat était dans une situation de légitime défense". La violence, qui avait éclaté en Algérie en 1992, avait officiellement fait plus de 150.000 morts -200.000 morts selon certaines organisations des droits de l'homme- plus de 6.000 disparus - 20.000 selon des ONG- et des dégâts matériels considérables, en plus d'un exode vers les centres urbains de plus d'un million de personnes. Me Ksentini, qui s'exprimait dans un entretien à la presse algérienne, avait affirmé que sa Commission avait recensé plus de 6.000 cas de disparition, en en imputant la responsabilité à des agents de l'Etat.