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1er Congrès national sur les urgences cardiologiques à Marrakech les 2 et 3 décembre 2016: L'Infarctus du cœur : La mort ou la vie se jouent en 6 heures
Toute douleur thoracique de plus de 30 minutes doit être considérée comme un infarctus du myocarde débutant et conduire à appeler le cardiologue ou les urgences, pour confirmer le diagnostic et ainsi bénéficier d'une prise en charge rapide, seul moyen d'éviter les complications, les séquelles ou la mort. « Car tout infarctus du cœur, non pris en charge de manière adéquate dans les 6 heures peut être mortel », c'est ce que déclare Dr Mohamed Cherti, chef du service de cardiologie au CHU Ibn Sina de Rabat, Professeur de cardiologie à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat et président du Collège National de l'Infarctus du Myocarde, qui organise à Marrakech, les 2 et 3 décembre 2016, le 1er Congrès national des urgences cardiologiques. L'objectif principal de cette réunion de Formation Médicale continue, ajoute-t-il, est de réunir toutes les données scientifiques validées sur le plan international et national pour assurer la meilleure prise en charge de cette maladie orpheline qu'est l'infarctus du myocarde. D'ailleurs, la seule étude marocaine sur l'infarctus du myocarde au Maroc, réalisée par l'équipe du Service de cardiologie, CHU Hassan II de Fès, sous la direction du Pr H. Akoudad, indique que l'infarctus du myocarde représente l'extrême urgence coronaire. Sa prise en charge varie en fonction des régions et les données manquent dans les pays émergents, comme le Maroc. L'étude qui a analysé les caractéristiques cliniques et thérapeutiques de l'infarctus du myocarde au Maroc à travers un registre conduit au CHU Hassan II de Fès, a inclus tous les patients hospitalisés pour un infarctus du myocarde dans les 5 jours suivant le début des symptômes. Entre janvier 2005 et août 2015, 1835 patients ont été inclus dans le registre. La population est essentiellement de sexe masculin avec un âge moyen de 60 ans. 51% des patients sont tabagiques, 27 % sont hypertendus et 14 % sont diabétiques. 66 % des patients ont au moins 2 facteurs de risque cardiovasculaire. Concernant les délais d'admission, uniquement 40 % des patients sont admis dans les 6 premières heures suivant le début des symptômes. 36 % sont admis au-delà de 12 heures du début de la douleur thoracique. 63% des patients ont été traités de façon conventionnelle alors que 31 % ont bénéficié de la fibrinolyse (traitement d'urgence et efficace en cas d'infarctus du myocarde) et 6 % ont bénéficié d'une angioplastie primaire (réparation de l'artère coronaire nourricière du cœur qui a été altérée). L'évolution hospitalière a été marquée par une mortalité de 7,6 %. Pour le registre de Fez, les patients souffrant d'un infarctus du myocarde sont admis tardivement, ce qui diminue la chance de bénéficier d'une stratégie de perfusion (reprise de l'oxygination du cœur) et aggrave le pronostic. Sur un plan préventif et pour pouvoir prendre en charge un infarctus dans les délais, Il faut savoir que la douleur thoracique est le premier signe de l'infarctus du myocarde. Le signe classique de l'infarctus du myocarde est une douleur thoracique, rétro sternale, irradiant dans le bras gauche et le poignet et les mâchoires. Décrite comme intense, écrasante, oppressante ou compressive, elle est angoissante pour le patient et accompagnée de nausées ou de vomissements, de sueurs et de malaises. Cette douleur dure, survient volontiers en seconde partie de nuit ou au petit matin, mais aussi à l'effort sans se calmer lorsque celui-ci cesse. Cette douleur peut aussi revêtir d'autres formes, sans irradiation, ou avec une irradiation du côté droit au niveau abdominal, signe habituel d'un infarctus localisé à la partie postérieure du cœur. Elle peut aussi être moins intense, voire absente, par exemple chez les diabétiques. L'infarctus est alors découvert lors d'un électrocardiogramme systématique ou fait la suite d'une malaise. Il faut retenir deux points essentiels. Un : cette douleur est souvent précédée dans les 48 heures d'une première douleur, moins intense, régressant spontanément, fugace, accompagnée d'une sensation de malaise, souvent provoquée par un effort ou un stress important. Deux : les personnes souffrant d'angine de poitrine, habituées à des crises http://www.lopinion.ma/Admin2016opi1.2/info_rub.asp#douloureuses brèves et calmées par la prise de trinitrine devront être alertées par la durée de cette crise et sa résistance à l'administration de trinitrine. Et toute douleur thoracique de plus de 30 minutes doit être considérée comme un infarctus du myocarde débutant et conduire à appeler le cardiologue de garde ou le SAMU pour confirmer le diagnostic -car d'autres causes sont possibles- et ainsi bénéficier d'une prise en charge rapide, seul moyen d'éviter les complications, les séquelles ou la mort.