Nous sommes très nombreux a connaitre un parent, un ami, un passant qui a été un jour ou l'autre victime d'un malaise cardiaque et plus exactement d'un arrêt cardiaque (Sakta calbiya comme on dit). Il s'agit le plus souvent d'un infarctus du myocarde. L'infarctus du myocarde, appelé également crise cardiaque, est une cause de mortalité très fréquente dans notre pays où l'on compte près de trois millions de diabétiques au Maroc, 34 % atteints d'hypertension artérielle, 13 % d'obèses, 30 % ayant des taux de cholestérol supérieur à 2 grammes et plus de 30 % de fumeurs. L'infarctus du myocarde peut survenir à n'importe quel moment et à n'importe quel âge. Pourtant il existe des moyens de prévenir cette crise. C'est quoi l'infarctus du myocarde ? Les médecins cardiologues définissent l'infarctus du myocarde comme étant la mort d'une zone plus ou moins étendue du muscle cardiaque, à savoir le myocarde. Les cellules musculaires cardiaques de ce territoire ne parviennent plus à se contracter par manque d'apport en oxygène et meurent en quelques heures. La gravité de l'infarctus du myocarde tient surtout à son étendue. Plus l'artère obstruée irrigue une zone importante, plus l'infarctus est grave. Celui-ci se manifeste le plus souvent la nuit ou au repos par une douleur thoracique brutale. Cette douleur, intense, angoissante et serrant la poitrine, est ressentie au niveau du sternum et du thorax. Si on se réfère aux résultats des différentes études qui ont été réalisés par le ministère de la Santé ou celles entreprises par des sociétés savantes au sujet des facteurs de risques des maladies cardiovasculaires, il y a de quoi s'inquiéter sérieusement. Si on ajoute à tous ces facteurs le stress, la pollution, la sédentarité, les mauvaises habitudes alimentaires et le facteur héréditaire, nous obtenons tous les ingrédients d'une véritable bombe à retardement qui cause déjà des dégâts importants au sein de notre population en termes de mortalité, de morbidité et de handicapés à vie avec tout ce que cela représente comme lourdes charges, tant pour les individus concernés par les maladies inhérentes à ces facteurs de risques (diabète, insuffisance rénale, hypertension artérielle, AVC, insuffisances cardiaques, infarctus du myocarde...). L'OMS a rapporté dans son rapport sur les statistiques mondiales 2013, un certain nombre de données sur les causes de mortalité (taux pour 100.000 habitants, 2008 pour les tranches d'âges 30 à 70 ans). Il en ressort que les maladies cardiovasculaires et le diabète présentent un taux de 214, suivis par le cancer avec 127 et par les affections respiratoires chroniques avec 23. En 2010, six maladies totalisent à elles seules 80,6% des décès. Il s'agit de l'arrêt cardiaque (26,7%), de l'accident vasculaire cérébral non précisé (17,8%), de l'insuffisance cardiaque (9,4%,) des complications de cardiopathies et maladies cardiaques mal définies (15,4%), de l'hypertension essentielle primitive (4,6%) et de l'infarctus aigu du myocarde (6,7%). Sur la base de ces chiffres, il devient très clair pour tout le monde, que les maladies cardiovasculaires sont responsables de plus de 100.000 décès par an. 1 Marocain sur 2 meurt d'une maladie cardiaque. Ce qui retient l'attention, c'est que les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'HTA, et partant l'angine de poitrine concernent de plus en plus de jeunes Le premier symptôme de l'infarctus du myocarde, et le plus connu, est une douleur thoracique dans la poitrine. C'est une douleur qui serre comme un étau. Elle peut se diffuser dans la mâchoire, le bras (surtout le gauche), la nuque, mais aussi dans le dos ou l'estomac. Cette douleur est due à l'arrêt total de la circulation sanguine dans une ou plusieurs artères qui irriguent le cœur. Quand une artère est abimée (par l'excès de cholestérol entre autres), un caillot peut s'y former, empêcher le sang de circuler et d'oxygéner le cœur. Résultat : le muscle cardiaque souffre, ce qui provoque la douleur très forte de l'infarctus. Les douleurs de l'infarctus, à la différence de celles d'une angine de poitrine, durent plus de 20 minutes. Les maladies cardiovasculaires sont responsables chaque année de 32% des décès en France. Ce chiffre pourrait être considérablement diminué ! En effet les facteurs de risque sur lesquels il est possible d'intervenir sont bien connus : le tabac, la sédentarité, un déséquilibre alimentaire. Le tabac est aussi responsable de milliers de morts par an dans notre pays .Il est responsable des cancers du poumon, mais il joue également un rôle dans le développement des maladies cardiovasculaires en augmentant la pression artérielle, accélérant le rythme cardiaque et abîmant les artères. Les résultats de l'arrêt du tabac se font vite sentir : au bout d'un an, le risque de mortalité par infarctus du myocarde diminue de moitié et au bout de 5 ans, on retrouve les valeurs d'un non-fumeur. Pour arrêter de fumer, il existe plusieurs méthodes en fonction de la dépendance à la nicotine, de la motivation (patch, acupuncture...). L'essentiel étant d'arrêter quelle que soit la méthode. La pratique sportive ne permet pas seulement de se libérer du stress quotidien, elle est bonne pour le cœur. L'activité physique aide à la bonne circulation du sang, améliore le rythme cardiaque, régule les taux de sucre et de cholestérol dans le sang... L'activité sportive doit être régulière, toute l'année. Il ne s'agit pas de faire du sport uniquement à l'approche de l'été! Il est conseillé de pratiquer au moins 30 min d'activité physique par jour, adaptée à l'âge, aux capacités physiques et au tempérament de l'individu. Il est indispensable que la pratique de cette activité reste un plaisir. En démarrant doucement et en augmentant progressivement l'intensité, on évitera de se décourager trop vite. Faire peu est mieux que de ne rien faire. Quel que soit l'âge il est possible de pratiquer une activité physique. La plus simple, à la portée de tous est la marche à pied. Il suffit juste de prendre les escaliers plutôt que l'ascenseur. Le rôle de la nutrition dans la prévention des maladies cardio-vasculaires est important. Différents rapports de l'Organisation Mondiale de la Santé et les conseils éclairés des spécialistes affirment que la consommation de 5 fruits et légumes par jour diminue le risque de développer une maladie cardio-vasculaire. Par exemple : 1 fruit le matin, 2 légumes à midi (1 féculent et 1 légume vert) et 1 fruit en dessert le midi, 1 fruit le soir La relation entre le cholestérol et l'athérosclérose à l'origine des infarctus du myocarde n'est plus à démontrer. Moins connu du grand public, la consommation excessive d'alcool est également un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Il est utile à cet effet de rappeler les résultats d'une étude très sérieuse qui confirme si besoin est l'étroite relation entre un régime alimentaire sain, l'exercice physique et la bonne santé. L'une de ces dernières études que vient de publier «le journal of American college of cardiology», dans son volume 64 du 13 septembre 2014, souligne que «quatre hommes sur cinq pourraient s'éviter une crise cardiaque s'ils arrêtaient de fumer, diminuaient leur consommation d'alcool, adoptaient un régime alimentaire équilibré et faisaient de l'exercice. La réduction des risques d'infarctus du myocarde est proportionnelle aux nombre de comportements sains adoptés. C'est ainsi qu'une personne qui ne fume pas, qui boit modérément et qui s'alimente sainement, voit son risque cardiaque diminuer de 35% par rapport à un groupe à haut risque rétif à tout comportement sain. Si la même personne ajoute à ces comportements sains les exercices physiques requis, elle verra son risque cardiaque baisser de 86%.» Le mois de Ramadan est une bonne occasion que doivent mettre à profit celles et ceux qui fument pour cesser cette pratique dangereuse pour leur santé et celle de leur entourage. Il est inconcevable qu'une personne bien pensante, cesse de fumer pendant 16 heures, et juste après le Ftour de se remettre à griller cigarette après cigarette. C'est du suicide. La création de la Fédération des sociétés savantes scientifiques qui regroupe toutes les sociétés savantes médicales à caractère national et de la spécialité mère vient de voir le jour. Cette fédération regroupe actuellement 38 sociétés savantes. D'autres sociétés sont en cours d'adhésion. Le but de cette fédération est d'abord de constituer et de proposition dans plusieurs domaines. Le but aussi est de soutenir tout les acteurs actuellement présents, respecter les sociétés savantes dans leur autonomie et organiser l'échange et la complémentarité interdisciplinaire dans les domaines qui sont en commun. Plusieurs thèmes sont en discussion, un plan d'action détaillé sera prochainement diffusé. Les thèmes qui s'imposent actuellement par leur urgence et leur importance sont : - la révision de la tarification et de la nomenclature - l'élaboration des référentiels par spécialité - participer à l'élaboration du projet de loi sur la responsabilité médicale - participer au projet de loi concernant les dispositifs médicaux - suivre le dossier de la couverture médicale. L'aboutissement de ces projets nécessitera certainement la mobilisation et l'engagement de tout les membres des sociétés savantes, aussi bien les membres élus que l'ensemble de la communauté. Il a été admis à l'unanimité que le siège légal de la fédération sera la FMPR avec l'accord de son doyen.(faculté de médecine de Rabat). Ainsi, les représentants des sociétés médicales de spécialités qui ont confirmé à ce jour leur présence au sein du conseil d'administration de la fédération sont: Société Marocaine d'Anapath, SM Cardiologie, SMMAD, SM Génétique Médicale,SM Hématologie, SM Medecine interne, SM Gériatrie, Société Marocaine Maladies Vasculaires, SM Chirurgie Vasculaire, SOMACHIR, SMACOT, SM Medecine Nucleaire, SM Neuro-Chirurgie, SM ORL, SM Rhumatologie, SM Maxillo-F et Stomatologie, SM Chirurgir Plastique, SM de chirurgie ,: SM Biologie Médicale, SM dermato-venerologie, SMEDIAN,SM Medecine Physique et Réadaptation, SM Néphrologie, SM Neurologie, SM Oncologie, SM Radiologie, Le premier bureau élu par le conseil d'administration est ainsi composé : Président : Mohamed Adnaoui (Medecine interne) Vice-président : Mostafa Detsouli (ORL) Secrétaire général : Mohammed Boutaleb (Hepato-Gastro-Enterologue) SG Adjoint : Jalal Hassoun (Traumato-Orthopedie) Trésorier : Abdelmalek Hrora (Chirurgie générale) Trésorier adjoint : Abdellah El Maghraoui (Rhumatologie) Conseillers : Ouldim Karim (Génétique Médicale) Abdelahakim Lakhdar (Neuro-chir) Abdellah Madani (Hématologie) M Ezzoubi (Chir Réparatrice)