L'absence de stand ou même d'un simple « point rencontre » permanent du ministère chargé de l'Environnement ou du ministère chargé de l'Eau, dans la zone verte, donne au citoyen visiteur de la COP 22 un goût de rendez-vous manqué. Cette absence est d'autant plus remarquable qu'elle vient en contrepoint de la présence d'autres institutions telles, par exemple, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), le ministère de la Ville, le ministère de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire (MUAT) qui, par là même, affichent leur volonté de proximité (de respect ?) avec la société civile. Faut-il rappeler, encore, qu'il existe un Plan National de l'Eau ? Un Plan anti sécheresse ? Des contrats de nappe ? et autres dispositifs en charge du ministère chargé de l'Eau et des neuf Agences de Bassins Hydrauliques (ABH) chargés de leur exécution sur le terrain. Faut-il rappeler que lorsque la pénurie de l'eau, imminente, sera installée, le rationnement sera mis en œuvre par les mêmes qui, par la force des choses, donneront priorité aux populations tandis que l'irrigation agricole servira de variable d'ajustement, soit par la limitation des parcelles cultivées, soit par le rationnement drastique de l'eau... soit par la conjugaison des deux dispositifs. Autant de mesures certainement aussi incontournables que paradoxales en situation de crise majeure, surtout si elles ont pour effet de « rationnaliser » l'eau destinée à assurer la sécurité alimentaire (NDLR). Rationnaliser : euphémisme technocratique qui esquive la notion plus sévère mais plus réelle de rationnement. Cette posture pourrait être admise en l'absence de solutions. Or, des solutions existent et, pour preuve, elles sont analysées en vue de leur mise en œuvre par l'Agence de Bassin Hydraulique (ABH-GZR) à Er-Rachidia, dont la direction et les personnels se distinguent par la pertinence de leurs observations et de leurs actions. Il faut se donner de la peine pour obtenir quelques maigres informations en provenance du ministère chargé de l'Eau, installé dans la zone bleue ... toujours étanche. Un livre bleu comme « solution » ? C'est donc avec plusieurs jours de décalage (un point de moins pour la mobilisation citoyenne !) que nous apprenons que « ... Dans la perspective de faire entendre plus fort « la voix de l'eau », une journée entière avait été dédiée à l'organisation de «la Journée d'Action pour l'Eau ». Cette journée a été intégrée dans l'Agenda de l'Action Climatique Globale pour attirer l'attention sur le secteur de l'eau en tant que secteur clé dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris ». (sic) « La ministre déléguée chargé de l'Eau a déclaré à cette occasion que l'eau est la principale victime des dérèglements liés au climat et a présenté le « Livre Bleu sur l'Eau et le Climat », issu de la Conférence internationale de Rabat sur l'Eau et le Climat. (re-sic !) Le livre bleu sur l'eau et le climat, recommanderait un plaidoyer pour engager un agenda d'action pour l'eau et l'amélioration de l'accès aux financements. "Pour donner un signal clair à l'ensemble des acteurs pour la mise en œuvre des actions concrètes en faveur de l'eau, avec un mécanisme de suivi des engagements, il est urgent d'adopter un plan d'action prioritaire pour l'eau et de créer un momentum politique et un appel à l'action en faveur de l'eau", aurait-on appris lors d'une conférence dédiée à l'eau. (re-re-sic) Il convient de souligner que la ministre chargée de l'Eau a pourtant été informée personnellement de l'existence de la solution actuellement la plus salutaire pour faire face au réchauffement climatique. Un livre pour résoudre une grave pénurie ? Un Centre de recherche sur l'eau ? Que d'effets d'annonces ! Avant le « livre bleu », il y a eu l'annonce du Caire pour la création d'un Centre de recherche sur l'eau, à quelles fins ? A quels coûts ? Une nouvelle niche ? Afin que nul n'en n'ignore, nous rappelons l'existence de nobles instances, présidées par de vraies intelligences que nous saluons respectueusement, tels le Haut-Commissariat au Plan, (Prospective Maroc 2030) ou la Commission Permanente chargée des Affaires de l'Environnement et du Développement Régional du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) qui a commis un ouvrage remarquable sous le titre « La Gouvernance par la gestion intégrée des ressources en eau au Maroc – Levier fondamental de développement durable » et le Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat qui, lors de l'ouverture de ses travaux en 2001, bénéficiait des Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, traçant ainsi une feuille de route que nous suivons au millimètre, pour ce qui nous concerne. Ce qui nous concerne, c'est vous ! Ce qui nous concerne, c'est la nation marocaine, sa population urbaine ou rurale. Ce qui nous concerne, c'est la pénurie de l'eau et son cortège de désertification, de misère, de pauvreté, génératrices de migrations. Ce qui nous concerne, c'est la sécurité alimentaire, la santé et la salubrité publiques. Ce qui nous concerne, c'est la résilience de la production, la valorisation, la pérennisation et la rentabilité des investissements agricoles ou urbains. Ce qui nous concerne, c'est vous ! La solution est disponible au Maroc, elle n'est ni européenne, ni canadienne, contrées dont les entités paternalistes présentes sur notre territoire, et bien sûr, omniprésentes à la COP 22, prétendraient résoudre au Maroc des problématiques non résolues dans leur propre pays. Cette solution économique et pérenne, fruit de plus de vingt années de recherche, a montré et démontré son efficacité en matière de résilience avec des résultats plus que spectaculaires. Nous proposons d'économiser les deniers du contribuable en n'investissant plus vainement dans des Centres de recherches, ou dans des pseudo-évaluations dont les résultats sont promis dans un futur incertain ou encore dans des livres, quelle qu'en soit la couleur, mais de se référer à nos intelligences et énergies nationales, porteuses de riches prospectives au bénéfice du Maroc d'abord, du continent africain ensuite et, enfin, de la planète. *Président FP4S