Le changement climatique mobilise toutes les autorités scientifiques et politiques du monde et le Maroc est choisi pour être porteur de « l'action » dans le concert des Nations qui seront réunies à l'occasion de la COP 22. Si la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) préside aux objectifs de la Conférence onusienne, elle est directement liée à un facteur particulièrement prégnant : le réchauffement de la planète et son cortège de conséquences en termes de sécheresse, d'aridité voire de désertification. A quelques heures de l'ouverture du Salon International de l'Agriculture de Meknès, le Groupement associatif FP 4S s'associe avec vigueur à toute initiative qui viendrait au soutien des intérêts des « Fellah » précisément affectés par la sécheresse et ses conséquences, en étant porteur de solutions, donc d'optimisme. En effet, le Groupement Associatif FP4S est positivement engagé dans une démarche de progrès durable et rappelle qu'il dispose d'une « solution marocaine » économique et écologique d'irrigation localisée souterraine, d'amélioration et de pérennisation des résultats de production du Plan Maroc Vert, notamment, malgré la hausse des températures et le déficit de pluviométrie. "Nous sommes face à des indicateurs positifs qui mettent en évidence l'amélioration de la situation du secteur de l'agriculture" ; "la situation est en train de s'améliorer en comparaison avec le mois de janvier dernier"(Cf. M. Aziz Akhannouch, 7 avril 2016). Nous saluons ce bel optimisme mais, est-ce que quelques gouttes de pluie aussitôt dissipées par le ruissellement et l'évaporation causés par des températures toujours plus élevées, seront suffisantes pour assurer l'irrigation nécessaire à la végétation agricole ? Tandis que les élites de la gouvernance agricole, se réunissaient ce même 7 avril dernier, certainement très préoccupés des causes et conséquences d'un réchauffement climatique avéré, en s'exerçant à des acrobaties sémantiques pour désigner comme « retard des précipitations » ce qu'il faut simplement appeler par son nom : une « absence de pluies », la sécheresse s'installe et génère un « nouveau climat », selon les termes même, de M. Mohammed Saïd Karrouk, professeur de climatologie à l'université Hassan II à Casablanca et membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) qui affirme : - "Il ne faut plus parler de changement climatique, mais de« climat réchauffé ». Dont acte. L'année 2015 a été particulièrement chaude, qu'en est-il pour l'avenir ? Pour M. le Professeur Mohamed El Mehdi Saïdi, de l'Université de Marrakech, l'année 2016 a commencé avec un stress hydrique prévisible :-"Il faut bien s'attendre à tous les extrêmes (humides ou secs) concernant la pluviométrie. C'est pourquoi, pour le Maroc, le scénario catastrophe est moins la hausse des températures que la baisse des précipitations". Le même expert, M. le Professeur Saïdi, précise que toutes les régions sont en effet concernées : - "La hausse des températures serait plus grave à l'est et au sud-est du Maroc où des scénarios pessimistes prévoient jusqu'à 5 degrés d'augmentation". "Pour les précipitations, ce sont les régions du nord, habituellement humides (600 à 800 mm/an auparavant) qui seraient touchées par une diminution qui peut atteindre 40%». Programme régional de lutte contre les effets du déficit pluviométrique À l'issue de la réunion des Présidents de Chambres d'Agriculture du Royaume (le 7 avril 2016) la réponse consiste à déployer un « Programme régional de lutte contre les effets du déficit pluviométrique » qui, avec un coût de 7 milliards de Dirhams, s'oriente vers trois axes : Le premier axe du plan porte sur la sauvegarde du cheptel et le troisième sur l'approvisionnement en eau potable des populations dans les zones reculées. Le deuxième axe dudit programme porte sur la protection des ressources végétales assortie d'un suivi de l'exécution des projets de l'agriculture solidaire : « vu les enjeux qu'elle représente en termes de création de revenus et d'emplois afin de maintenir les équilibres dans le monde rural». L'objectif consiste en un renforcement des acquis régionaux en termes de plantations réalisées dans le cadre Pilier II du Plan Maroc Vert. Cet axe vise à assurer l'irrigation des plantations (âgées de 3 à 4 ans). « Pour le périmètre irrigué de Doukkala, il sera procédé à « l'encadrement intensif » des cultures avec la consigne claire de sauvegarder un volume d'eau suffisant pour le démarrage de la campagne agricole prochaine (sic !)». « Les agriculteurs dans les secteurs irrigués devront rationaliser (« rationner ? ») leurs irrigations pour, d'une part, consommer la dotation octroyée au périmètre irrigué de manière efficiente et permettre une meilleure modulation du reste de la dotation au cours des mois restant de la campagne agricole 2015/2016, et d'autres part réserver un volume d'eau suffisant pour le démarrage de la campagne agricole prochaine 2016/2017 dans de meilleures conditions...(re-sic !) » Le Groupement associatif FP4S comprend la détresse de tous les agriculteurs concernés ainsi que l'immense difficulté des autorités de tutelle à y faire face. Nous sommes très sensibles au soutien des équilibres du monde rural, ledit programme sera décliné en douze versions correspondant à nos douze régions qui connaissent des problématiques liées aux variations climatiques locales. Anticiper et gérer le « risque – sécheresse » Ainsi qu'il résulte du constat général et des études prospectives de certains acteurs majeurs telles les Agences de Bassins Hydrauliques (ABH), du Programme de Lutte contre le déficit de Pluviométrie, et de nos propres observations, l'activité agricole ne pourrait être poursuivie qu'au prix d'un rationnement progressif de l'eau d'irrigation agricole ou d'une diminution des parcelles cultivées, voire de ces deux hypothèses concomitantes. Le Groupement associatif FP4S est porteur d'une technique d'irrigation capable d'obtenir 50 % d'économie de l'eau, homologuée et expérimentée sur le terrain (voir photo) et autant d'économie de l'énergie qui permettent de soutenir les investissements des spéculations arboricoles ou légumières, aussi bien dans le cadre de l'agriculture dite « moderne » que dans le cadre de l'agriculture dite « solidaire ». Le recours à ce procédé d'irrigation est de nature à permettre, entre autres avantages, la « rationalisation » de l'eau souhaitée. Ce soutien à l'économie agricole constituerait simultanément un soutien à l'économie de l'Etat, dès lors que l'Administration, forte des arguments en faveur de la pérennisation des installations d'irrigation localisée souterraine, de la pérennisation et de l'amélioration des résultats de la production, adapterait de manière ad hoc, l'arrêté qui organise le cahier des charges servant à l'attribution des « Aides Financières de l'Etat » modifiant ainsi le statut de l'agriculteur qui « d'assisté-subventionné » deviendrait « investisseur-responsable ». *Président de FP4S (www.FP4S.ma)